mardi 21 avril 2015

Un minuscule (in 32) Ciceronis de amicitia... Paris, Barbou, 1771.


Doit-on faire une présentation minuscule pour des ouvrages à classer dans les minuscules ? Et d'abord, qu'est-ce qu'un ouvrage minuscule ? " Small is beautiful " disent les amateurs de livres minuscules (on ne sait pas ce que disent les amateurs de curiosa). Voilà pourtant bien un domaine où je manque de la plus élémentaire compétence. Bien évidemment, je viens de regarder la taille requise pour appartenir au club. Moins de 10 cm ! Ça va, je passe ! Je vais pouvoir vous montrer la matériel que j'ai en boutique…


Il va de soi que les informations que je vous propose ont été copiées sur celles de librairies spécialisées. Un livre miniature n’est pas seulement un livre, mais c’est presque toujours un chef d’œuvre. On peut néanmoins lui reprocher d'être un peu juste pour ce qui est du texte…
Pour les artisans du livre, tels que les imprimeurs, les relieurs, les illustrateurs et les graphistes, le minuscule naît d’un défi ; défi à l’art et à la technique. Les livres minuscules ne doivent pas dépasser 10cm en norme européenne moderne et 7½ cm ou 3 pouces sur chacun des côtés pour les mensurations classiques. Le livre minuscule imprimé apparaît à peine plus tard que l’invention de l’imprimerie. En 1486 Naples voit la publication de l’Officium Beatae Virginis Maria qui mesure 7½ x 5cm ou 3 pouces par 2 pouces, dont on conserve encore trois exemplaires. Les premiers livres miniatures imprimés étaient des livres religieux. Dès le seizième siècle les minuscules ont abordé tous les sujets du savoir et de l’imagination humaine. À côté des livres charmants, faits pour être transportés dans des bourses et pour le plaisir des lecteurs, il y a ceux qui relèvent le défi ultime, celui d’être le plus petit. Et ce défi se paye cher quand on est collectionneur…
 

Ces minuscules sont souvent étonnants de perfection, avec des tranchefiles, des pages de gardes, des illustrations très belles et très prolixes, des couvertures plein maroquin avec des dorures parfois étonnantes. Ils sont malheureusement peu manipulables. Les minuscules sont des objets fascinants, vous diront les amateurs. Placez-en un dans une bibliothèque de grande valeur et tous les yeux se porteront sur le livre miniature. Voilà pourquoi ces petites créations traversent la barrière du temps.


Personne n’aurait le courage de les maltraiter ou de les jeter. On les conserve avec amour et ils passent de génération en génération par les bibliothèques d’avides collectionneurs et de bibliophiles raffinés qui leur consacrent une partie de leur temps. Collectionner des minuscules, c’est avant tout une chasse fascinante, car la plupart sont émis à tirage limité. Il arrive que des brocanteurs détiennent un ou deux titres oubliés depuis des décennies dans un tiroir quelconque et que l’on peut acquérir alors pour un tarif raisonnable.


L'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente est l'œuvre de  Pierre-Joseph d'Olivet (1682-1768). Grammairien, traducteur et éditeur de Cicéron, il édita les œuvres d’un certain nombre d’auteurs français. Il connut Boileau qui l’honora de son amitié et compta Voltaire parmi ses élèves. Ses amis de l’Académie ayant assuré " qu’il serait vivement touché de cette faveur ", il fut élu le 5 août 1723 par 19 voix sur 22 votants en remplacement de La Chapelle, sans avoir fait la plus minuscule visite ! Pierre


CICERON. M Tullii Ciceronis de amicitia dialogus ad TP Atticum. Lutetiæ, J Barbou, 1771. Un volume in-32 (91 x 63 mm). Reliure en maroquin cerise, dos à nerfs orné et doré portant le titre doré, triple filet doré en encadrement sur les plats, roulette dorée sur les coupes, gardes colorées, tranches dorées. [1fbl], [5ff titre], 112 pp, [1fbl]. Usure aux coiffes et aux coins. Bel exemplaire très frais. Un portrait gravé en frontispice. 75 € + port

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