samedi 11 avril 2015

C'est un bijou !… C'est un chef-d'œuvre !… Que dis-je, c'est un chef d'œuvre ?… C'est une merveille ! Le diable à Paris illustré par Gavarni.


Voici un ouvrage fort connu et fort apprécié des bibliophiles. Il n'est pas rare ce que je regrette fortement ! Le Diable à Paris a été publié pour la première édition par Hetzel en 1845 qui l'a doublé en 1846 par un deuxième tome. On retrouvera d'ailleurs à partir de 1846 des éditions avec la mention de 1ere partie et 2eme partie en début d'ouvrage. Je vous propose ici l'édition originale de 1845, sans mention de tomaison, et dans son remarquable cartonnage éditeur.


L'idée de l'éditeur Hetzel est qu'un petit Belzébuth nommé Flammeche, secrétaire particulier du diable, doit lui rendre compte de la vie à Paris dont on dit le plus grand mal aux enfers... Il se nourrira de textes des plus grands auteurs de l'époque, pour faire son rapport de stage. Les hommes de lettres ne pouvant rien refuser au démon, vous le savez, ils posteront leurs courriers avec diligence dans le tiroir du diable !


Sont abordés la physiologie de la parisienne, celle du couple, de la vie conjugale et de plein d'autres choses qui fâchent. L'ouvrier, l'ouvrière sont caricaturés avec autant de profondeur que le bourgeois ou la bourgeoise. Une mention spéciale est à décerner aux mémoires secrets de l'Académie des inscriptions et belles-lettres où Philippe Gandillet est évoqué à demi-mots. On pourrait à juste titre dire que tout est pertinent dans cet ouvrage. Il y a de la lecture pour les longues soirées sans télé...


Et puis, quand on tourne les pages, il y a les magnifiques gravures de Gavarni qui dépeignent de façon pertinente, et en quelques coups de crayon, ces parisiens et parisiennes qui iront en enfer s'ils n'y sont pas déjà ! Vraiment un bon et beau livre…


Pour cet ouvrage, destiné à concurrencer les Français peints par eux-mêmes de Curmer, Hetzel fit appel aux mêmes auteurs que ceux qui lui avaient assuré le succès de Scènes de la vie privée et publique des animaux. Les nouvelles sont de Balzac avec Physiologie du mariage et Petites misères de la vie conjugale, Alfred de Musset avec Conseils à une Parisienne et Mimi Pinson, George Sand avec Les Mères de Famille dans le beau monde, Léon Gozlan avec Les Maîtresses à Paris, Charles Nodier, Gérard de Nerval et Hetzel lui-même sous le pseudonyme de P.-J. Stahl.


Le second volume qui s’est moins bien vendu que le premier, fut mis en vente sous le titre : Le tiroir du diable. Les amateurs de cartonnages romantiques à plaque essaient, souvent vainement, de posséder ces deux tomes avec le même plat estampé dans sa reliure éditeur. Mais il faut alors croire au paradis ! Pierre


GAVARNI - COLLECTIF . Le diable à Paris. Paris et les Parisiens. Mœurs et coutumes, caractères et portraits des habitants de Paris, tableau complet de leur vie privée, publique, politique, artistique, littéraire, industrielle. » Texte de George Sand, de Balzac, P.-J. Stahl, Léon Gozlan, P. Pascal, Frédéric Soulié, Charles Nodier, Eugène Briffault, S. Lavalette, Taxile Delord, Alphonse Karr, Méry, A. Juncetis, Gérard de Nerval, Arsène Houssaye, Albert Aubert, Théophile Gautier, Octave Feuillet, Alfred de Musset, Frédéric Bérat. Précédé d’une histoire de Paris par Théophile Lavallée. Ouvrage illustré hors-texte de 212 gravures sur bois de Gavarni, à l'exception des 4 dernières qui sont de Bertall, ainsi que de 800 vignettes in texte. Paris, publié par Hetzel, 1845. Cartonnage pleine percaline noire, reliure éditeur au diable à la lanterne, toutes tranches dorées. Un volume in-4. [6 dont front.]-xxxii-380, [4]. Quelques rousseurs claires. Bon exemplaire. 260 € + port

2 commentaires:

Jeanmi a dit…

Quelle merveille !...

Pierre a dit…

Les personnes exigeantes qui passeraient le cliché du 1er plat à la loupe verront un petit trait orange près de la lanterne du diable : Un peu de cire ancienne durcie dont j'ai délicatement fait l’exérèse totale avec la pointe de mon scalpel tout à l'heure. Le prix de l'ouvrage reste cependant le même... Pierre ;-))