mardi 17 février 2015

Le grenadier de l'ile d'Elbe par Alexandre Barginet.


Alexandre-Pierre Barginet (1797-1843) eut une enfance pauvre dans le Dauphiné. En 1806, le savant Fourrier, alors préfet du département de l'Isère, eut l'occasion dans une inspection des écoles d'interroger le jeune Barginet. Il crut remarquer chez lui d'heureuses dispositions dont il s'empressa de favoriser le développement. Il demanda et obtint pour lui une place d'élève au lycée de Grenoble où il fit ses études.


Sa vie politique commença de bonne heure suite aux événements de 1813 dans sa ville natale de Grenoble. Un succès inespéré remporté à Montmeillan par les troupes napoléoniennes enflamma sa jeune imagination et il composa en trois jours une ode en l'honneur des éphémères vainqueurs. Ce premier succès littéraire faillit lui devenir funeste car il fut convoqué après la capitulation de Grenoble. Le jeune Barginet sut éviter non seulement le châtiment dont on l'avait menacé mais encore sa jeunesse et sa fermeté firent une telle impression sur les autrichiens, que leur lui offrit une place de secrétaire dans son cabinet !


Il refusa mais cette circonstance décida de sa carrière. En 1815, il alla au devant de Napoléon dans les Alpes et fut assez heureux pour mériter l'intérêt de l'empereur avec lequel il eut un moment d'entretien. Il le précise d'ailleurs dans la préface de l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente : Le Grenadier de l île d Elbe.


Par un décret du 30 avril 1815, l'Empereur nomma Alexandre Barginet, élève l'école militaire de Saint Cyr et le dispensa de fournir le trousseau exigé par le règlement. Il préféra cependant rentrer dans le corps de la jeune garde dans lequel il avait suivi Napoléon jusqu'à Paris. Après le désastre de Waterloo, Barginet fut en butte à toutes les persécutions royalistes. Le préfet Montlivault le fit arrêter plusieurs fois et détenir sans jugement. Dès 1821, plusieurs de ses écrits furent d'ailleurs déférés devant les tribunaux sans succès. La nostalgie de la grandeur napoléonienne associée à une sensibilité vive et poétique - mélancolie propre aux écrivains romantiques de sa génération - le rapprochèrent du cercle des amis de Charles Nodier et de Jules Michelet.


Quelques journaux, soit sérieusement soit avec ironie, ont souvent donné à Barginet le titre de " Scott du Dauphiné ". Les souvenirs de l'Empire et surtout de l'empereur lui ont inspiré une série de romans politiques parmi lesquels Le Grenadier de l'ile d'Elbe, présenté ici.


En 1830, Barginet, retiré de la vie politique, habite Montmartre quand la révolution de juillet éclate. Après une longue période d’agitation ministérielle puis parlementaire, le roi Charles X tente un coup de force constitutionnel par ses ordonnances de Saint-Cloud du 25 juillet1830. Le peuple parisien se soulève, dresse des barricades dans les rues, et affronte les forces armées… Bairginet fut nommé à l'unanimité commandant du bataillon de Montmartre . Le roi des français le nommera, pour cela, chevalier de la Légion d'honneur. Il mourra à Lyon en 1843 dans la misère et dans l'oubli sans connaitre le second empire... Pierre


BARGINET (Alexandre). Le grenadier de l'ile d'Elbe. Paris, ‎Mame et Delaunay-Vallée, Libraires, 1830. 2 volumes in-8. Demi-basane fauve et papier coloré, dos lisse, titres, tomaisons, fleurons et filets horizontaux dorés. Tome 1 : [1f bl], [2ff titre], 386pp, [1f table], [1f bl]. Tome 2 : [1f bl], [2ff titre], 406pp, [1f table], [1f bl]. Quelques rousseurs en tout début d'ouvrage. Bon état.  245 € + port

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