samedi 31 janvier 2015

La Terre Sainte par le Père Eugene Roger. Deuxième édition de 1664...

Ouvrage collationné complet !
Le Père Eugène Roger, récollet (Ordre des frères mineurs appartenant aux franciscains), demeura en terre sainte plusieurs années, et à Nazareth vingt mois. Il en partit en 1634 après y avoir passé cinq ans et donnera dans l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente, un plan de la ville de Nazareth et de l’église bâtie par Sainte Hélène.


Il nous dit aussi " que quoiqu’il ait parcouru plusieurs provinces en Asie, en Afrique, et en Europe, il n’avait point vu de terroir comparable à celui de Nazareth ; que dès le mois de Décembre jusqu'en Avril, toutes les collines, les campagnes et les bords des chemins, étaient émaillés d’anémones, de calcédoines, de renoncules, de narcisses, de cyclamens, d’iris de toutes sortes de couleurs, de lavande, de fétas, d’ambroisie, de serpolet, de marjolaine, d’origan, de nepera, et de beaucoup d’autres petites fleurs, entremêlées d’arbres et d’arbrisseaux toujours verts. Il ajoute que l’air y est fort tempéré, et qu’on n’y voyait presque point de malades  ". Il n'est pas impossible qu'il ait alors trouvé le Paradis sur terre ! Les temps changent...


Son ouvrage est divisé en deux livres : le premier décrit le pays ; le second contient les détails sur les peuples que l’auteur y a vus. Le père Roger est bon observateur mais il précise cependant que " Ayant longtemps vécu dans les contrées dont il parle, les renseignements qu’il donne sont exacts (sic) ".


Il avait été particulièrement lié avec l’émir Fakhr-eddin (Fakhr al-Dïn), et il raconte sur cet émir beaucoup de particularités curieuses.  Ce dernier fut maître de l'Emirat du Mont-Liban qui englobait le Mont-Liban et ses périphéries littorales et intérieures. On lui doit la création de la première imprimerie du monde arabe dans un couvent chrétien. Tour à tour allié puis ennemi des turcs ottomans, il fut considéré comme un ami par Louis XIII. Il nous conte aussi l’histoire de Zaga-Christ, éthiopien, prétendant au trône, dont on a longtemps cru qu'il s'était fait passer pour un des fils du roi d’Abyssinie. Il vint en France par amour et mourut de chagrin (emprisonné) à Ruel en 1638.


Je reprends ici la notice du catalogue de Camille Sourget qui vendit, il y a quelques temps, un même exemplaire relié en  vélin ivoire : Les figures du livre de Roger sont très bien dessinées ; on les attribue à Mellan . (Michaud, Biographie universelle, p. 314). Les illustrations, superbes, se composent de nombreuses gravures sur cuivre à pleine page représentant des plans, vues, ou costumes des habitants. Notre exemplaire est collationné complet. Il s'agit donc d'un remarquable ouvrage qui aura sa place sur les rayonnages des meilleures bibliothèques religieuses ou orientalistes.  

L'estimation de cet ouvrage ? Raisonnable au vu de la rareté et de la fraicheur de cet exemplaire. Il n'est pas toujours aisé de déterminer "le prix du marché" quand ce marché se borne à un seul ouvrage vendu, dans un passé proche, chez un confrère à la clientèle sélectionnée.  Il y aurait bien le prix d'achat mais je n'ai pas acheté cet ouvrage ! Il a été mis en dépôt à la boutique (je le fais assez rarement car mes liquidités ne me permettent pas trop de fantaisies) par un propriétaire qui me fait confiance. Il y avait bien l'indexation sur le prix du pétrole mais c'était le sous-coter ; il y avait bien l'indexation sur le franc suisse mais c'était le sur-coter… J'ai choisi le bon sens. Vous pouvez me donner votre avis si vous ne souhaitez pas vous rendre acquéreur de l'ouvrage - si vous souhaitez vous en rendre acquéreur aussi ! Pierre


ROGER (Eugene). La Terre Sainte, ou description topographique tres-particuliere des saints lieux, & de la terre de promission. Avec un traitté de quatorze nations de differente religion qui l'habitent, leurs moeurs, croyance, ceremonies, & police. Un discours des principaux poincts de l'Alcoran, & ce que les santons leur preschent dans les mosquées. L'histoire de la vie et mort de l'emir Fechrredin, prince des Drus. Et une relation veritable de Zaga-Christ prince d'Ethyopie, qui mourut à Ruel prez Paris l'an 1638. Le tout enrichy de figures. Par F. Eugene Roger recollect, missionnaire de Barbarie. Paris, Antoine Bertier, 1664. Reliure plain veau marbré, dos à nerfs, caissons fleuronnés, titre en lettres dorées, roulette sur les coupes, tranches mouchetées rouges. Mors fendus, manque aux coiffes, une tache sur les plats. (1f bl], [10ff titre], 498, [15ff table]. 37 figures en partie de François Chauveau (1613-1676), dont les cuivres ont été précédemment utilisés dans l'édition de 1646. Intérieur frais, défauts d'usure sur la reliure. Remarquable exemplaire. 2100 € + port 

vendredi 30 janvier 2015

La République de Martigues par Charles Maurras aux éditions du Cadran…


Saviez-vous que la demeure  familiale de Charles Maurras léguée par la famille à la ville de Martigues est comme la dernière facétie d'un archéo-royaliste à une municipalité archéo-communiste ? Le lys et la faucille ne font pas bon ménage. Cette alliance contre-nature et inédite a pourtant été scellée à Martigues... Il ne s'agit certes pas d'un mariage politique mais d'un accord patrimonial. Une mairie communiste qui hérite d'une bastide ayant appartenu à un royaliste, ultra-nationaliste et farouchement anti-révolutionnaire, l'histoire n'est vraiment pas banale !


C'est dans cette même bastide qu'en septembre 1997, s'était déroulée une cérémonie officielle : Jacques Maurras, le neveu et fils adoptif du sulfureux penseur d'extrême droite, remettait les clés du domaine au maire Paul Lombard pour 1 franc symbolique. "Mon mari n'avait fait qu'appliquer les dernières volontés de son père, raconte Nicole, l'épouse de Jacques Maurras, qui est décédé en 2004. Charles Maurras avait lui-même entrepris les démarches, au sortir de la guerre, pour que le domaine familial soit cédé à la Ville de Martigues mais à l'époque, le conseil municipal avait refusé".


Il faut dire que le contexte n'était pas du tout favorable à une telle offre ! Le 28 janvier 1945, Charles Maurras, qui fut un soutien inconditionnel du régime de Vichy, venait d'être condamné pour intelligence (il en avait) avec l'ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité ; l'écrivain perdait par la même occasion son fauteuil à l'Académie française...


Il aura donc fallu attendre plus d'un demi-siècle pour que le "voeu sacré" et testamentaire de l'ancien propriétaire des lieux, mort en 1952, soit exaucé. Charles Maurras était un amoureux de Martigues, il a glorifié la ville et c'est au nom de la sauvegarde du patrimoine, architectural et littéraire, qu'il a souhaité en faire don à la collectivité.


Mais pour la municipalité actuelle, avoir hérité de cette bastide n'en reste pas moins encombrant ! Elle en fait une promotion à contre-cœur.  A l'entrée du domaine, aucune plaque officielle rappelant le nom du donateur n'est accrochée. Et il ne s'agit pas d'un oubli ! C'est aussi à titre exceptionnel, qu'elle ouvre ses portes aujourd'hui à une centaine de royalistes, admirateurs du fondateur de l'Action française.


Le plus grand laudateur de la ville fut pourtant Charles Maurras. Le prestigieux ouvrage que je propose à la vente aujourd'hui en est une preuve tangible. Parfaitement illustré, il est étayé d'une remarquable étude historique et sociologique de la ville. Un livre qui appartient donc au patrimoine provençal et qui dépasse, aujourd'hui, de beaucoup les conflits politiques des intervenants actuels… Une petite phrase sur un conflit entre le curé de la Couronne et son maire m'a rappelé à l'actualité : Si l'on veut empoisonner un pays, il faut lui administrer un beau et bon cachet de guerre religieuse… Toujours d'actualité ! Pierre


MAURRAS (Charles). La République de Martigues. Paris, Editions du Cadran, s.d. (1929). Un volume in-folio de 109 pp. Ouvrage broché, couverture rempliée illustrée. Edition de luxe, tirée à 1000 exemplaires numérotés, celui-ci N° 66 sur vélin d'Arches Impérial avec un envoi autographe de Maurras. Texte illustré à chaque page de reproductions photographiques d'après les clichés de Saint-Marc Jaffard, et de bandeaux et lettrines gravées sur bois par Robert Joël. Bel état. Envoi manuscrit de Maurras. Vendu

jeudi 29 janvier 2015

Les aventures de Jean-Paul Choppart illustrées par Gérard-Séguin.



L'ouvrage présenté aujourd'hui est l'occasion de découvrir un dessinateur du 19eme siècle encore méconnu : Gérard-Seguin (1805 -1875)


C'est que cette période fut bénite pour les dessinateurs ! En 1841, Furne paie les hors texte de son Balzac au pro rata de la réputation des illustrateurs : cinquante francs pour Meissonier, quarante pour Gavarni, Nanteuil et Daumier, trente pour Travies, Staal et Bertall. Un illustrateur bien lancé pouvait gagner assez d'argent pour bien vivre. Achille Deveria recevait deux à trois cents francs par jour vers 1830, soit l'équivalent d'un bon salaire mensuel pour un ouvrier. A la même époque, Hetzel paie Grandville dix huit mille cinq cents francs pour les trois cent vingt illustrations des Scènes de la vie privée et publique des animaux, ce qui revient approximativement à un salaire de huit cents francs par mois.



Mais la carrière des illustrateurs reste courte. Mis à part Gavarni, endetté chronique, on pourrait citer l'exemple de Daumier qui termine dans la misère, ou de Thierry Johannot dont la fin n'est guère plus enviable selon les Goncourt qui notent dans leur journal " Johannot est mort. Il se trouva une centaine de francs pour l'enterrement, somme insuffisante…".


Jean Alfred Gérard-Séguin (dans son patronyme, Gérard est souvent pris à tort pour son prénom) exposa au Salon dès 1831. Ami d'Hetzel, il fut l'illustrateur de certains de ses ouvrages. Il a également participé à l'illustration du Livre des Enfants (1836-1838), des Aventures de Télémaque (1840), des oeuvres de Victor Hugo (1853), de la Comédie Humaine de Balzac (avec Bertall) et des Aventures de Jean-Paul Chopart (1843) que je propose ici à la vente.


Louis Desnoyers (1802-1868), journaliste et écrivain, publia ce roman, aujourd'hui considéré comme le premier exemple de roman-feuilleton. Il ne cessa d'y ajouter des épisodes au cours des éditions que le livre connut de son vivant. Il est resté un classique des livres pour la jeunesse et les rééditions se sont poursuivies au long du XXeme siècle. A sa carrière d'écrivain s'ajoute l'honneur d'avoir été le fondateur de la "Société des Gens de Lettres"…


Voici aujourd'hui à la vente, un petit ouvrage agréable, au charme un peu désuet, aux signes évidents d'usure ; un livre avec une histoire… Combien de jeunes gens ont souri aux aventures de ce héros, combien de parents l'ont choisi dans des boites surchargées de modestes bouquinistes, combien l'ont dépoussiéré pour en faire un cadeau présentable ? Moi, je trouve qu'il présente encore bien pour son âge, cet exemplaire ! Un bon petit livre sans prétention mais qui fera bonne figure dans n'importe quelle bibliothèque. Allons, laissons-lui encore une chance, à ce brave Choppart ! Pierre


DESNOYERS (Louis). Les aventures de Jean-Paul Choppart, illustrées par Gérard-Séguin, l'épisode de Panouille par Frédéric Goupil. Paris, chez J.J. Dubochet et Compagnie, 1843. Un volume In-8 (22cm/14cm). Demi-chagrin cerise, dos nerfs, caissons fleuronnés, titre en lettres dorées. Frontispice, titre, III-308 pp. Vignettes dans le texte. Premier tirage. Quelques brunissements de feuilles, quelques rousseurs, quelques signes de restauration ancienne. Petit livre sympathique. 27 € + port

mercredi 28 janvier 2015

Histoire, Géographie et statistique du département des Basses Alpes par l'abbé Féraud.


On sait peu de choses de l'Abbé J.J.M Féraud (1810-1897)  sauf que ce fut un historien passionné du département des Basses-Alpes aujourd'hui élevé au rang de département des Alpes de haute-Provence. La ville de Riez le vit naître ; ceci explique peut-être cela. Il y fit ses premières études à l’institution Augier. Il entre au Grand Séminaire en 1827 et pour parachever l’expression de sa foi qui, en même temps, lui ouvrait les portes de la "bonne société", il fut ordonné prêtre le 21 décembre 1833.


On le retrouve plus tard précepteur des enfants du juge de paix de Reillanne, village dont il fut d’ailleurs vicaire ainsi qu'à Manosque  et Valensole (rappelons qu’un vicaire est un prêtre assistant le curé desservant une paroisse).


A l’image de son compatriote en science astronomique, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, il commença un journal d’observation météorologique, il avait alors 25 ans. Mais sa véritable passion fut l’histoire. Il se fit une petite réputation comme écrivain-historien en faisant publier dans les Annales des Basses Alpes des documents sur sa ville natale : Riez. Et puis sa carrière d’historien bas-alpin  se poursuivit en prenant un peu plus d’ampleur. Il écrivit, en 1844, ce qui sera une espèce de brouillon de son œuvre monumentale sur le département : " Géographie historique et biographique du département des Basses Alpes "; œuvre que je vous propose aujourd'hui dans sa deuxième édition de 1861, illustrée de quelques croquis de villages à l'époque et d'une carte dépliante.


Il finira sa vie comme curé de Sieyes, faubourg de Digne rattaché à la ville en 1862, dont il écrira une monographie : " La Commune et les Seigneurs des Sieyes ". Cette dernière publication fut faite sous les auspices de la Société Scientifique et Littéraire des Basses Alpes (Provence historique, fascicule n° 153) dont il fut un des membres fondateurs et le premier président. Il termina sa vie à Digne où il fut nommé chanoine honoraire.   


Comme il l’a écrit : " C'est lorsqu'on a des bonheurs véritables, cachés à l'ombre des collines naturelles, qu'on peut le mieux se passer de plaisir ". Et il aurait dit volontiers aussi avec l'un de ses confrères : " Avez-vous remarqué que le Bon Dieu nous fait vivre dans le pays que nous aimons le mieux ? " C'est pas faux, ça…  


L'ouvrage que je propose ici a ceci de remarquable qu'il possède en contre-plat, la carte de visite-ex-libris d'un des membres souscripteurs de cette édition à petit tirage. Il est, de plus, agrémenté de petites gravures hors-texte et de deux portraits de personnalités qui ont marqué de leur empreinte ce département. S'il fallait faire une réédition de cet ouvrage aujourd'hui, nul doute que l'on y ajouterait le portrait de J.M.P***, personnalité attachante de la vallée de l'Issole dont le blog (on peut cliquer) nous révèle régulièrement le talent littéraire. Pierre
      

FERAUD (J.J.M). Histoire, Géographie et statistique du département des Basses Alpes. Digne, chez Vial, imprimeur-libraire, 1861. Un fort volume In-8. Demi basane aubergine, dos lisse, filets frappés à froid, titre doré, gardes colorées, tranches mouchetées. [xv titre-liste souscripteurs], 744 pp. Une carte de visite ex-libris d'un des souscripteurs en contre-garde. Ouvrage orné d'une carte repliée, de 7 planches HT (villages) et de deux portraits lithographiés. Très peu fréquent à la vente. Très bel état. Vendu

mardi 27 janvier 2015

Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun par le curé Albert.


Embrun (associé à Gap depuis peu) est un diocèse discret dans l’Église de France, mais a comme représentant un des plus médiatiques Évêque de France : Mgr Jean-Michel di Falco Léandri. C’est que la cathédrale  d’Embrun méritait un de ses meilleurs Apôtres ! C’est que l’orgue accroché au pilier central de sa cathédrale méritait d’accompagner ses meilleures voix : Les fameux « prêtres » de Mgr Di Falco…

Un autre ecclésiastique a marqué de sa présence le Diocèse d’Embrun : Le curé Albert (1717-1804). Les historiens briançonnais le reconnaissent comme le premier d’entre eux, au moins au plan chronologique. Son livre paru en 1783, si l’on fait exception d’éditions mal numérisées, n’a jamais été réédité. L’œuvre foisonne de fantaisies ainsi que de déclarations vengeresses à l’égard des hérétiques. L’intérêt essentiel réside dans les notices descriptives des communautés et paroisses à la fin de l’Ancien régime.


Il s’agit de l’œuvre d'un enfant du pays si l’on en croit la bibliothèque diocésaine et Mgr Depéry qui nous présente l’ouvrage. " L’auteur en est l’abbé Antoine Albert. Il serait né en 1717 à Chantemerle et connaît particulièrement bien le diocèse d’Embrun. En effet, il est curé dans le Queyras* puis de Seyne-les-Alpes de 1756 à 1802. Il décède dans cette dernière localité en 1804. Il est aussi l’auteur de manuels de prédications. Il est diplômé en droits canon et civil de l’université de Paris, il est également docteur en théologie ".


L’édition originale de l’ouvrage que je vous propose aujourd’hui à la vente, compte deux volumes, l’un de 562 pages, l’autre de 501 pages, avec une table des matières pour chacun d’eux et une page d’errata. Le premier tome est consacré à une histoire générale, à une géographie et à une
étude botanique : nous sommes à l’époque de l'Encyclopédie, cela se ressent bien évidemment : quelques années auparavant Rousseau herborisait, lui aussi… En outre, Antoine Albert évoque, à la page 152 Marcellin Fornier et son ouvrage historique sur les Alpes parmi les sources qu’il a consultées. C’est, enfin, l’époque où plusieurs ouvrages de botanistes paraissent dans les Alpes, notamment ceux de Dominique Villars.


Le premier tome de l’ouvrage est aussi celui où l’auteur publie des notices sur les vallées et paroisses du diocèse d’Embrun qui couvre une partie du nord des Hautes-Alpes actuelles et en même temps, en déborde. L’abbé Antoine Albert consacre le second tome de l’ouvrage à l’histoire ecclésiastique du diocèse en raison du grand nombre de chercheurs se consacrant à cette matière seule. Il commence par une présentation générale du diocèse d’Embrun, dont voici un extrait : " Il n’est pas surprenant, avec tant d’anciens privilèges, soit temporels soit spirituels, que plusieurs archevêques d’Embrun aient préféré cet archevêché aux sièges les plus brillants du royaume : que Jacques Gélu ait quitté celui de Tours, que Jean Girard ait renoncé à celui de Reims, et que Guillaume d’Avançon ait refusé ceux de Vienne et d’Arles pour se fixer à Embrun, ainsi qu’on le verra dans la suite de cette histoire ". La tradition perdure avec Mgr Di Falco…


Au-delà de son travail d’histoire religieuse, l’auteur dresse des notices pour chacun des archevêques. L’ouvrage contient aussi un long article, sur l’abbaye de Boscodon, des origines à sa fermeture effective en 1770, presque contemporaine de l’œuvre d’Albert. A noter qu’aujourd’hui, cette abbaye qui fut une grange à foin jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale est maintenant restaurée et accueille une communauté œcuménique de religieux et de laïcs. Leur bibliothèque vaut qu’on s’y arrête quelques temps : ce que j’ai fait !


Concernant Briançon, Antoine Albert écrit :On croit que c’est la plus haute ville du monde, ce qui paraît probable, parce que les Alpes sont les plus hautes montagnes de l’univers, et que Briançon est la plus haute ville des Alpes ". Malgré quelques sophismes comme celui-ci, les notices paroissiales, fort intéressantes en elles-mêmes, sont souvent utilisées par des historiens. Les bibliophiles apprécieront, en plus de l’intérêt patrimonial de l’ouvrage, le parfait état de conservation de notre exemplaire. Pierre

* Savez-vous quels sont les deux mois les plus froids dans le Queyras ? Juillet et Aout… car ce sont les deux mois où on arrête le chauffage dans les maisons ;-))


ALBERT (Antoine). Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d'Embrun, par M***, bachelier en droit canonique & civil de la faculté de Paris, & Docteur en Théologie. Sans nom de lieu ni d’éditeur, 1783. 2 tomes in-8. Reliure plein veau marbré, dos à nerfs, pièce de titre et de tomaison, caissons fleuronnés, toutes tranches rouges. Quelques restaurations récentes aux coiffes et mors. Intérieur très frais, menus défauts de reliure. Très peu fréquent à la vente. Vendu