jeudi 11 décembre 2014

Portrait de feu Monseigneur le dauphin chez Lottin, 1766.


Né en 1729 après 3 filles, Louis-Ferdinand de France devient, dès sa naissance, le dauphin de son père, Louis XV qui n'est âgé que de 19 ans… Il aura encore 5 sœurs et 1 frère. Seul 6 de ses sœurs survivront et son unique frère Philippe mourra à 3 ans !


Son éducation fut confiée à Jean-François Boyer, évêque de Mirepoix, homme vertueux mais de caractère étroit qui fut la (une des) bête noire de Voltaire. Il fut un élève très brillant. Ainsi, il avait une excellente connaissance du latin, il connaissait parfaitement l'anglais et excellait dans nombre d'autres disciplines. En revanche, s'il détestait l'activité physique, il devint, comme ses sœurs, un excellent musicien. Seul fils survivant du couple royal, adulé par sa mère et ses sœurs, il fut un enfant orgueilleux mais très pieux, désirant ressembler à son grand ancêtre, fondateur de sa dynastie, Saint Louis. Très affecté par la séparation officieuse de ses parents, l'adultère du roi (Entre autres, Mme de Pompadour…) et la résignation de sa mère, il n'eut de cesse de ne pas ressembler à son père !


A l'âge de 15 ans, Louis épouse en 1745 sa cousine l'infante d'Espagne Marie-Thérèse de Bourbon, deuxième fille de Philippe V. Les deux époux font front commun contre la nouvelle favorite, la marquise de Pompadour. Cependant Marie-Thérèse meurt l'année suivante en donnant le jour à une petite fille qui ne vit que deux ans. Veuf à 17 ans, Louis est très affecté par la mort de son épouse. Nonobstant, la raison d'État l'oblige à avoir des enfants mâles aptes à accéder au trône. En pleine guerre de succession d'Autriche, il se remarie en 1747 avec la fille du roi de Pologne, Marie-Josèphe de Saxe qui lui donne huit enfants, dont cinq parviendront à l'âge adulte. C'était un homme chaste, sobre et fidèle à son épouse, ce qui était rare à la cour. Préférant la méditation aux exercices physiques, il ne pratiquait pas la chasse, activité pourtant réservée aux seuls nobles et fut le premier Bourbon à être obèse. Louis-Ferdinand meurt de tuberculose à 36 ans peu avant Noël 1765. Sa dépouille est inhumée dans la cathédrale Saint-Étienne de Sens.


Je vous propose à la vente, aujourd'hui, une rare édition originale du panégyrique de Monseigneur le Dauphin de France écrite à l'attention du nouveau Dauphin, le futur roi Louis XVI. On a souvent érigé Louis Ferdinand  en défenseur des valeurs morales face aux mœurs dissolues à la mode au siècle des lumières. Si l'on en revient aux faits, plusieurs certitudes s'imposent : Louis Ferdinand n'était pas le bigot qu'une tradition a tenté d'imposer. Grand lecteur, il se passionnait pour la philosophie des lumières et particulièrement pour Pope et Montesquieu. C'est la présence autour de lui du Duc de la Vauguyon, ennemi des philosophes et  un des auteurs du  texte publié, qui lui assura cette réputation. A noter que Vauguyon deviendra par la suite le précepteur de ses trois fils (futurs rois de France).


L'édition que je propose est imprimée sur un vergé épais et est ornée de quatre eaux-fortes forts belles de Cochin [un frontispice, deux portraits et d'une vignette en fin d'ouvrages].  Il ne manque plus que cette édition retrouve enfin les rayonnages d'une bibliothèque princière… Pierre


Cérutti (J.-A.-J.) & Quélen (P.-F. de), marquis de Saint-Mégrin, duc de La Vauguyon. Portrait de feu Monseigneur le dauphin. A paris chez Lottin l'ainé, 1766. Un volume in-8 (20,5/13,5). Demi percale havane, dos lisse, piède de titre avec lettres dorées, gardes colorées. [2ffbl], [2ff titre], 39pp, [2ffbl]. Très bel état. Rare. 125 € + port

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