lundi 13 janvier 2014

Conférences du Père Ravignan à Notre-Dame : Obéir aux lois ?


Un des moments appréciés de l’Office du dimanche reste le sermon. Chez les catholiques, il est plus ou moins déjà écrit et proposé par les responsables du clergé français. Il permet en outre au prêtre, s’il n’est pas une plume aiguisée, s’il n’est pas un grand orateur, de s’en tirer avec les honneurs…  Nous verrons avec les ouvrages que je mets à la vente, aujourd’hui, que si tous les curés ne sont pas Bossuet, certains ont été particulièrement bien inspirés. Chez les protestants, une plus grande liberté est donnée au Pasteur, je crois, dont c’est le morceau de bravoure puisque la liturgie est quand même simplifiée.  Hier, donc, œcuménisme oblige ( il faut bien remplir les lieux de cultes !), c’est le Pasteur qui nous a entretenu de l’obéissance au préceptes de la religion

 
Moi, il y a bientôt soixante années que j’obéis, non pas sans regimber certes, mais sans rompre.  Et Dieu sait si j’ai eu des occasions de montrer ma docilité ; à l’esprit et aux intérêts de ma famille, aux lois et au service de mon pays, aux règles et aux tâches de ma profession (elles sont nettement plus lâches quand on est libraire d’ouvrages anciens, je le concède…) aux commandements et aux rites de ma confession religieuse. Donc, j’ai beaucoup obéi…


En ai-je du regret ? Non, en vérité et pour une considération esthétique autant que morale ! Il y a, je pense, une dignité à vieillir comme on a vécu, une élégance à ne pas perdre sur le tard, une sagesse à montrer comme exemple.  Ou alors, on doit avoir une raison profonde et pressante de le faire ! Et je ne l’ai pas…


Dès que j’ai pu acquérir un peu de libre arbitre, j’ai adhéré aux choses, sympathisé avec les êtres, collé à la civilisation en prenant modèle sur quelques maitres dans les livres. Le risque était donc petit que je fusse jamais un leader politique, un révolutionnaire, un anarchiste, un homme religieux, un mystique, un explorateur de l’interdit ou un perturbateur du langage ; j’étais destiné à m’épanouir en m’enracinant dans  le consensus.  Je sais que c’est souvent le cas des natures faibles


Je vous propose aujourd’hui une lecture et une interprétation un peu plus vaste des textes liturgiques avec ces quatre forts beaux volumes qui sont un recueil de conférences (sermons) données par Gustave-François-Xavier de la Croix de Ravignan (1795-1858), abbé de Notre Dame de Paris. Le révérend  Ravignan était un prêtre jésuite comme l’est notre Pape du moment, François. Écrivain et prédicateur de renom, il donna les Conférences de Carême  de 1837 à 1846 qui sont ici réunies.


Ravignan a 27 ans quand il abandonne subitement une carrière dans la magistrature qui s’annonce brillante pour entrer au séminaire puis au noviciat jésuite. De 1824 à 1828 il fait les études de théologie et il est ordonné prêtre en 1828. A Paris, il n’ignore pas que Notre-Dame est la grande tribune catholique de Paris et que même l’intelligentsia sceptique du temps se déplace pour écouter les conférences de Notre-Dame. Son talent, son éloquence sacrée et raffinée feront le reste.


Le 3 décembre 1857, il s’effondre dans son confessionnal alors qu’il écoutait un pénitent. Il meurt trois mois plus tard, le 26 février 1858. Il faut aussi savoir obéir aux lois de la nature Pierre


RAVIGNAN (Révérend Père De) (De La Compagne De Jésus). Conférences prêchées à Notre Dame de Paris de 1887 à 1846. Librairie De Mme Ve Poussielgue-Rusand, Paris 1860. 4 volumes in-8. Edition originale.  Demi -basane havane, dos à faux nerfs, filets dorés, titre en lettres dorées, tranches mouchetées, gardes colorées.  Tome premier : 544 pages. Tome II : 632 pages. Tome III : 596 pages. Tome IV : 655 pages.  Pas de rousseurs. L’ensemble de 4 tomes.  Vendu

1 commentaire:

Pierre a dit…

Un des articles les moins lus ces derniers temps ! Les conférences ecclésiastiques, quoi qu'on en dise, ont moins la cote que par le passé ;-)) Pierre