mercredi 18 septembre 2013

Les aventures de Jean-Paul Choppart illustrées par Gérard-Séguin.


Les amateurs de cartonnages romantiques auront peut-être noté que l'ouvrage que je présente aujourd'hui à la vente vient d'être emporté, cette semaine, pour la somme de 172 € + port sur Ebay ! L'attrait pour ce type d'ouvrage augmente encore, semble t-il, alors que celui pour les plats historiés est stable. Normal, me direz-vous : les cartonnages illustrés, et je  pense notamment aux Jules Verne, ont été produits en très grande quantité alors que ces petites percales estampées d'éditeur ont eu de moindres tirages. La rareté n'a pas de prix…


Cet ouvrage est également l'occasion de découvrir un dessinateur du XIXeme siècle encore méconnu. Nul doute que Bernard Mamy, qui est dans une grande période " Cham " sur son blog, en ce moment, ne s'oriente ensuite vers des illustrateurs moins renommés : Gérard-Seguin (1805 -1875) serait alors un bon sujet d'étude.


C'est que cette période fut bénite pour les graveurs sur bois ! En 1841, Furne paie les hors texte de son Balzac au pro rata de la réputation des illustrateurs : cinquante francs pour Meissonier, quarante pour Gavarni, Nanteuil et Daumier, trente pour Travies, Staal et Bertall. Un illustrateur bien lancé pouvait gagner assez d'argent pour bien vivre. Achille Deveria recevait deux à trois cents francs par jour vers 1830, soit l'équivalent d'un bon salaire mensuel pour un ouvrier. A la même époque, Hetzel paie Grandville dix huit mille cinq cents francs pour les trois cent vingt illustrations des Scènes de la vie privée et publique des animaux, ce qui revient approximativement à un salaire de huit cents francs par mois.


Mais la carrière des illustrateurs reste courte. Mis à part Gavarni, endetté chronique, on pourrait citer l'exemple de Daumier qui termine dans la misère, ou de Thierry Johannot dont la fin n'est guère plus enviable selon les Goncourt qui notent dans leur journal " Johannot est mort. Il se trouva une centaine de francs pour l'enterrement, somme insuffisante…".


Jean Alfred Gérard-Séguin (dans son patronyme, Gérard est souvent pris à tort pour son prénom) exposa au Salon dès 1831. Ami d'Hetzel, il fut l'illustrateur de certains de ses ouvrages. Il a également participé à l'illustration du Livre des Enfants (1836-1838), des Aventures de Télémaque (1840), des oeuvres de Victor Hugo (1853), de la Comédie Humaine de Balzac (avec Bertall) et des Aventures de Jean-Paul Chopart (1843) que je propose ici.


Louis Desnoyers (1802-1868), journaliste et écrivain, publia ce roman, aujourd'hui considéré comme le premier exemple de roman-feuilleton. Il ne cessa d'y ajouter des épisodes au cours des éditions que le livre connut de son vivant. Il est resté un classique des livres pour la jeunesse et les rééditions se sont poursuivies au long du XXeme siècle. A sa carrière d'écrivain s'ajoute l'honneur d'avoir été le fondateur de la "Société des Gens de Lettres"…


DESNOYERS (Louis). Les aventures de Jean-Paul Choppart, illustrées par Gérard-Séguin, l'épisode de Panouille par Frédéric Goupil. Paris, chez J.J. Dubochet et Compagnie, 1843. Un volume In-8 (22cm/14cm). Cartonnage éditeur. Percaline noire illustrée d'un même motif doré sur les deux plats ainsi que d'une plaque sur le dos, gardes colorées, toutes tranches dorées. Frontispice, titre, III-308 pp. Vignettes dans le texte. Premier tirage. Brunissement des feuilles généralisé, quelques rousseurs, quelques signes d'usure, le tout raisonnable. Un seul dessin a été coloré (une veste au crayon de couleur bleue - j'ai  fourni le cliché). Peu fréquent en cartonnage éditeur. Vendu

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