vendredi 14 juin 2013

Recueil des lettres de Madame la marquise de Sévigné à Madame la comtesse de Grignan, sa fille. Edition Rollin 1735-1737.


A Tarascon, ce vendredi 14 juin 2013.

Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd’hui, la plus brillante, la plus digne d'envie…


Enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passés, encore cet exemple n'est-il pas juste, une chose que l'on ne peut pas croire à Paris (comment la pourrait-on croire à Lyon ?) ; une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde, une chose qui comble de joie tout bibliophile ; une chose enfin qui se fera aujourd'hui, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue; une chose qui se fera aujourd'hui, et qui ne sera plus faite demain.


Je ne puis me résoudre à la dire ; devinez-la : Je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens ? Eh bien ! Il faut donc vous la dire : je présente aujourd'hui sur le blog, devinez qui ? Je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. D'aucuns diront : Voilà qui est bien difficile à deviner ; c'est Anatole France ?  Point du tout, Monsieur. C'est donc Frédéric Mistral ? Point du tout, vous êtes bien provincial. Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous, c'est Paul Lacroix.  Encore moins ! C'est assurément Alphonse Allais. Vous n'y êtes pas…


Il faut donc à la fin vous le dire : je présente aujourd'hui, sur son blog Madame, Madame de... devinez le nom : je présente Madame de ! Par ma foi ! Ma foi jurée ! Madame, la grande Madame ; Madame, petite-fille de Sainte Jeanne de Chantal ; Madame, cousine de Roger de Bussy Rabutin ; Madame d'Eu, Madame de Sev, Madame de Sévi, Madame de Sévigné ! Marie de Rabutin-Chantal ; marquise de Sévigné, la seule épistolière française qui fût digne de l'Académie.


Voilà un beau sujet de discourir car je présente ici l'édition en partie originale de 614 de ses lettres. Pauline de Grignan, marquise de Simiane, petite-fille de l’intéressée, décida en effet de proposer une publication de la correspondance de sa grand-mère au regard de son intérêt  pour l'histoire. Elle confia ce soin à un éditeur qui publia d'abord 402 lettres en 1735 et 212 lettres en 1737 (614 au total). D'autres lettres furent encore proposées par la suite.


Si vous souriez, si vous doutez que je propose une telle édition sur mon blog, si vous dites que je me gausse, que cela est faux, qu'on se moque de vous, que voilà une belle vantardise, que cela est bien surprenant à imaginer ; si, enfin, vous vous dites que ces exemplaires seraient mieux sur les rayonnages d'un grand libraire de la place : nous trouverons que vous avez raison ; nous avons vraiment trop de chance ! Pierre*


* à la façon de Mme de…


SEVIGNE (Marie de Rabutin Chantal marquise de). Recueil des lettres de madame la marquise de Sévigné à madame la comtesse de Grignan, sa fille. 6 volumes in-12. A Paris, Chez Rollin, 4 volumes de 1735, 2volumes de 1737. Reliure plein veau brun, dos à nerfs, caissons ornés et dorés,  pièces de titre en maroquin cerise, tranches rouges, gardes colorées. Deux portraits-frontispice gravés (tomes I et V). xxxj, 452pp, 483pp, 479pp, 441pp, [20ff table], xiv, 482pp, [3ff], 504pp, [19ff table]. Petits travaux de vers et quelques mouillures claires disséminés, menus défauts de reliure, quelques restaurations. Edition en grande partie originale conforme à la première grande originale d'importance publiée entre 1734 et 1737. Bel ensemble avec des défauts qui ont été pris en compte dans l'estimation. 520 € + port

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