jeudi 17 janvier 2013

La Brique et la terre cuite par Pierre Chabat. La monumentale édition de 1881...




L'argile appartient aux matériaux les plus anciens travaillés par l'homme. Cette terre, facile à mettre en forme, permet d'obtenir aisément des pots simples, des bols, des coupes, des carreaux, etc. Il suffit d'un peu d'habileté pour façonner des objets plus complexes, comme des pichets avec des anses et un bec, par exemple. C'est aux alentours de 6000 ans avant Jésus-Christ que l'on retrouve les premières traces de l'existence de la poterie. Mais on sait que depuis près de 10.000 ans, les hommes exploitaient la terre et bâtissaient des cités en terre crue.


Depuis l'antiquité, la terre cuite a été utilisée pour la décoration des temples et des palais de la Grèce Antique. Les premières constructions en terre cuite  et les premiers traitements datent du début de notre ère : il s'agit des casernes prétoriennes de Rome; il faudra attendre le VIIIè siècle en France pour utiliser les premières dalles et carreaux de terre cuite destinés à la construction des sols et des terrasses.

 









Les Romains, à leur tour très créatifs, ont apporté les sublimes mosaïques de marbre représentant des scènes de la vie quotidienne ou imaginaires. Ils déclinèrent la terre cuite sous de multiples formes en passant par les briques, les tuiles, les contenants en tout genre: flacons de parfum, amphores, cruches à vin, dalles, figurines, sculptures et conduites d'eau chaude pour le chauffage au sols.   


En dehors des villes, les cultures rurales ont perpétué des traditions d'une grande diversité. La terre cuite a supplanté la terre crue au cours des siècles et sous toutes les latitudes, grâce à ses qualités de solidité, de résistance aux intempéries, à sa résistance aux incendies et depuis 150 ans grâce à son industrialisation.


C'est au douzième siècle que l'utilisation de carreaux de terre cuite vernissés se répand. Au cours des treizième et quatorzième siècle, ils sont énormément employés pour décorer les sols et les isoler de l'humidité.

Au seizième siècle, la Renaissance apporte en Europe un mouvement qui agite le milieu artistique et se manifeste sur toute la décoration (sur les reliures de livres, comme sur les parois peintes),  les céramiques et les marbres. La recherche de la beauté pure conduit les artistes à privilégier la courbe, la stylisation et la préciosité de la matière. Ils jouent avec cette terre, matière si malléable, pour raconter des scènes de la vie quotidienne ou religieuse, ou encore s'inspirent de la nature tel Bernard Palissy qui trouve sa source d'inspiration dans les fossiles, les animaux, les plantes, etc. Il produit des plats en terre vernissée, surchargés de figurations animales en relief et très colorées.


Les dix-neuvième et vingtième siècles, avec l'apparition de l'ère industrielle, voient la fabrication des terres cuites révolutionnée. Actuellement, les techniques de chauffage par le sol relancent de façon heureuse la mode et l'utilisation de ces carrelages en terres cuites.

La terre cuite est également très utilisée pour la fabrication de tuiles, faîtières, arêtiers, noues, bardeaux, et tout élément de mise hors d'eau. Il est à noter que dans tous les pays méditerranéens, la terre cuite sous forme de briques fait partie intégrante de l'architecture comme dans la " Ville rose " mais aussi dans le nord de la France et en Belgique où la brique est le matériau noble des maisons bourgeoises des siècles derniers.


L'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente, réalisé par Pierre Chabat (1827-1892) traite de tout ceci en mieux et sous forme plus développée que dans ce billet.  Grâce au concours d'une iconographie de toute beauté – des chromolithographies à pleine page - vous pourrez ainsi imaginer votre maison de rêve, pour quelques briques…  Pierre

 









CHABAT (Pierre). La Brique et la terre cuite. Étude historique de l'emploi de ces matériaux, fabrication et usages ; motifs de construction et de décoration choisis dans l'architecture des différents peuples. Avec la collaboration de Félix Monmory. Paris, Veuve A. Morel et Cie, 1881.Un fort volume In-folio. Reliure demi-chagrin, à coins, vert empire. Première et unique édition de cette importante étude historique sur la brique. Belle publication illustrée de 80 chromolithographies et de nombreuses figures gravées dans le texte. Rares rousseurs claires sur quelques planches. Bel état. Vendu

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