mercredi 30 janvier 2013

Décompressez avec César ! Une rétrospective de ses œuvres en 1976.


C'est au cours de ma visite de Marseille, ce samedi, que j'ai découvert qu'un de ses enfants allait bientôt être au coeur d'une exposition retraçant sa carrière. Je reprends, pour cela, un article écrit en 2010 par Pierre Rammah. Nul n’est prophète en son pays, dit-il !  


César Baldaccini,  le déroutant sculpteur de métaux, ferait-il partie de ses enfants du pays dont Marseille honore mal la mémoire. Il est pourtant né ici, en 1921 dans le quartier populaire de la Friche de la belle de Mai.  Il y commence même sa carrière. Sur les conseils d’un voyageur de commerce qui remarque ses dessins, sa mère décide de sa destinée  en l’inscrivant à quinze ans, aux Beaux-Arts de Marseille. C’est là que son parcours artistique commence, ne cessant de croitre jusqu’à atteindre une renommée internationale. Ses oeuvres ont été exposées de par le monde entier, de la Tate Gallery à Londres, au MoMa de New-York. En 2008, la fondation Cartier à Paris lui consacre une exposition dont l’installation est confiée à Jean Nouvel.  Chaque année le cinéma français récompense ses talents avec une figurine que " César " a conçu et qui porte son nom.


Et Marseille dans tous ça? A part la statue du pouce géant, posée sur un rond point, il n’y a rien ou pas grand-chose. Pourtant César était attaché à Marseille. Il avait même légué à la ville 186 œuvres majeures, dont 60 compressions, d’une valeur estimée à 183 millions de francs (le cours des oeuvres d'art étant fluctuant, quelle serait la valeur de cet ensemble, aujourd'hui ?), à condition qu’un musée spécifique fut construit au plus tard pour fin 1997… N’ayant pas trouvé d’accord, la municipalité va donc lui rendre ce qui lui appartient.

La ville a-t-elle raté sa chance ? 17 œuvres majeures ont été léguées à la Municipalité à la mort de l’artiste. Si ces 17 pièces étaient exposées de manière permanente, la cité pourrait déterminer, en fonction de l'affluence, si la postérité lui accordera la renommée ou si, comme quelques grands artistes incontournables de leur vivant, elle le rangera au banc des grands oubliés de l'histoire de l'art.


Avec Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, le projet pourrait être porteur et réhabiliterait également la mémoire de l’artiste. Les manifestations populaires (lumière-bruit-spectacle) qui ont accompagné les débuts de cette manifestation ne semblent pas avant-coureurs d'une telle orientation… Et puis, qui a dit que l'art était populaire ?


Un autre problème, bien plus important, semble poindre avec le temps qui passe pour ces œuvres d'avant-garde. Leur conservation dans le temps. Beaucoup de produits synthétiques, comme certains plastiques utilisés par notre sculpteur, n'ont pas été élaborés pour défier le temps. On est loin de l'espérance de vie du papier chiffon, voyez-vous !  Pierre


CESAR (Baldaccini César). César, rétrospective des sculptures. Catalogue d'exposition itinérante (Genève, Grenoble, Knokke, Rotterdam, Paris), 1976. In-4 carré (250 / 210 mm ) de 130 pages + 74 reproductions d'oeuvres hors-texte, biographie, expositions, bibliographie, broché par 2 vis de reliure sous couverture illustrée. Ouvrage imprimé sur papier recyclé gris, important cahier central de reproductions photographiques des oeuvres de l'artiste. Nombreuses photographies et documents dans le texte. Catalogue de l'exposition au Musée d'art et d'histoire de Genève fevrier - avril 1976, au Musée de peinture et de sculpture de Grenoble avril - mai1976, au casino de Knokke mai - septembre 1976, au Museum Boymans-van Beuningen de Rotterdam septembre - novembre 1976 et au Musée d'art moderne de la ville de Paris novembre 1976 - janvier 1977. Texte en français et en néerlandais, tirage limité à 7000 exemplaires. Bel état. Vendu

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