lundi 31 décembre 2012

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : De la carte de vœux…


Chers amis,

Les enfants de Pierre, notre libraire tarasconnais, lui ont offert un magnifique appareil photo reflex pour Noël. Depuis, il n'arrête plus de se prendre en photo dans sa boutique… Il a laissé, à votre attention, cette carte de vœu personnalisé qui prouve, s'il fallait encore le prouver, que la qualité artistique d'un cliché n'accompagne pas toujours sa qualité technologique.

J'accompagne sa courte formule par mes meilleurs vœux de bonheur, de santé et de réussite à tous les lecteurs. J'ai une pensée particulière pour tous ceux qui acceptent d'animer ce modeste blog en y postant des commentaires toujours érudits, sympathiques et souvent drôles ; plus encore pour les lectrices qui supportent avec indulgence et constance mes propos facétieux et parfois maladroits…

Bonne soirée de réveillon ! Votre dévoué. Philippe Gandillet

samedi 29 décembre 2012

Bibliophiles et bédéphiles : les mêmes mais pas toujours aux mêmes endroits…

On peut assurer que quelques bibliophiles du futur seront sans contestation des collectionneurs de bandes dessinées. Tout d'abord parce que le genre est bien spécifique et permet de ne pas trop se faire dépasser par l'offre, ensuite parce que ces ouvrages ont bercé leur jeunesse. La place actuelle de la bande dessinée dans la bibliophilie est intéressante. Pour l'"instant, le "bédéphile" n'est pas un bibliophile au sens strict du terme pour la simple raison qu'il est dans des circuits de commercialisation de ses ouvrages différents des circuits traditionnels de la bibliophilie. Mais cela peut évoluer…


Je ne suis pas un spécialiste de bande dessinée, vous le savez, mais quand je croise un exemplaire numéroté et dédicacé qui me semble remarquable, mon BDM en poche (si l'on peut dire car il est lourd comme un âne mort), je n'hésite pas à vous le proposer !


Il s'agit ici d'une édition de Laissé pour mort à 500 exemplaires avec des illustrations de Moebius, Max Cabanes et François Boucq d'après les arrangements  musicaux de Barney Bush et Tony Hymas. Les cinq artistes ont dédicacé cet exemplaire numéroté 215.


Les CD fournis avec l'emboîtage et les chemises en lin illustrées qui recouvrent l'ensemble sont absents. Ils ont du être oubliés dans un lecteur de musique mais j'imagine qu'il est possible de les graver aisément. L'intérêt est évidemment dans les dessins originaux et la dédicace.

 









Les bibliophiles du futur ne seront-ils, cependant,  plus que des bédéphiles ? Je ne le crois pas. La bande dessinée est un genre… Et pas plus éloigné du texte que les livres à gravures du XVIeme siècle ou les recueils anciens de cartes géographiques.  Pierre


MOEBIUS. CABANES. BOUCQ. Laissé Pour Mort. D'apres Barney Bush and Tony Hymas. Stardom, Paris, 1995. Format in-4 (32cm/26cm). 18 dessins en couleur enveloppés dans un tissu de lin avec 6 CD (absents), enveloppées dans le même tissu de lin. Ouvrage édité à 500 exemplaires dans son emboîtage d'origine, signé par chaque artiste, numéroté, contenant 18 grandes illustrations sur lourd papier glacé. La dernière page indique le contenu des CD. Comme neuf ! 1,2 Kg. Très bel état. Vendu

vendredi 28 décembre 2012

L'Atlantide commentée par Agricol-Joseph-François-Xavier-Pierre-Esprit-Simon-Paul-Antoine, marquis de Fortia d'Urban dit "Fofo"…

Voici un ouvrage fort intéressant car, non content de nous fournir des éléments de l'histoire antique du Vaucluse, il nous fournit de remarquables renseignements sur les peuples Celtes qui y vécurent et sur l'Atlantide...


" Corps gigantesques des Celtes ; et en général des Géans : Nos anciens celtes étaient non seulement moralement mais physiquement supérieurs à nous. Des corps de sept piés deux pouces (233 cm) ont été retrouvés également à Guingamp et Saint Brieuc ainsi qu'à Roquevaire en Provence avec des têtes plus fortes que les notres ".


" L'Atlantide commentée par Platon, Herodote et Strabon : Quand on refuserait sa croyance à l'histoire d'Ouranos, de saturne et de Jupiter, il n'en est pas moins vrai que l'existence des atlantes est très réelle… ".


Selon les prêtres égyptiens, les Atlantes habitaient, il y a longtemps, un archipel dont une des îles s'appelait Atlantis. C'était un riche empire, pourvu à profusion de plantes utiles, d'animaux et de métaux. Ne se contentant pas de ces richesses naturelles, les Atlantes étaient des commerçants et des navigateurs accomplis; ils avaient doté leur ville, éloignée de cinq milles de la mer, d'un port artificiel remarquable. En outre, ils étaient d'excellents architectes et de grands artistes qui avaient élevé des constructions où le blanc, le noir et le rouge se combinaient en dessins variés. Mais les Atlantes tentèrent de s'emparer d'une partie de la Grèce et ils furent repoussés. Selon ces prêtres égyptiens, Posséidon, le dieu de la mer, décida de les châtier pour être sortis de leurs îles; il provoqua des tremblements de terre et des inondations qui engloutirent l'Atlantide et les autres îles.


C'est le philosophe Platon qui écrivit l'essentiel de ces informations 2000ans plus tard. Il fixe à 9000 ans avant le Christ la destruction de l'Atlantide, qu'il situe dans l'Atlantique, car les prêtres égyptiens avaient précisé que les Atlantes vivaient à l'ouest de l'Égypte, au-delà du détroit de Gibraltar. Dans sa description, Platon signale aussi que, par l'Atlantide, on pouvait passer au continent en face. Facile !


L'auteur de ce remarquable ouvrage, le marquis de Fortia d'Urban, érudit nous fournissant ses sources quand il commente l'antiquité, l'histoire du Comtat Venaissin (nouvelle possession française depuis la révolution), ou l'Atlantide pose un regard critique sur l'ensemble des données qu'il a pu étudier. Nous avons néanmoins à faire ici à un esprit qu'il faut lire avec le recul du temps... Pierre


FORTIA D'URBAN (Marquis Agricol de). Antiquités et Monumens du département de Vaucluse. Paris, Xhrouet et Déterville, et Avignon, Seguin Frères, 1808.  2 parties en 1 volume in-12 à pagination continue. Xxij, 483 pp, 1 pl. h.t - viij pp entre la page 240 et 241 (faux-titre, titre et préface de la 2e partie).  Un volume broché à couverture muette bleue de l'époque. Edition originale. 1ère partie : Histoire des Cavares et du passage d'Annibal par le département de Vaucluse. 2e partie : Histoire de la conquête de la Gaule méridionale par les Romains, l'explication de médailles celtiques nouvellement découvertes, et l'histoire de l'ancienne Atlantide. Chapitre IX : De l'Atlantide occupe les 75 dernières pages. Petite mouillure 3 premières pages. Bel état. Exemplaire non rogné. 90 € + port


 

jeudi 27 décembre 2012

L'Atlas de Dunn : Un Atlas géographique du XVIIIeme siècle peu fréquent à la vente… Ici dans sa troisième édition.


Si l'on fait exception des Cartes générales de toutes les parties du monde par Nicolas Sanson d'Abbeville, il faut attendre le 18eme siècle pour que les Atlas géographiques, très en vogue chez les libraires, acquièrent le niveau de rigueur scientifique qui sied à une telle catégorie d'ouvrage.


Parmi les ouvrages de référence antérieurs au siècle des lumières, celui de Sebastian Munster, avec Ortelius et Mercator, fait partie de ceux qui ont eu le plus d'influence sur la diffusion des connaissances géographiques dans toute l'Europe, à cette époque. Son Cosmographia ne contenait pas seulement les dernières cartes de nombreuses villes mais comprenaient aussi les meilleures cartes géographiques des territoires connus et inconnus du monde qui lui doivent d'avoir été l'un des livres les plus lus de son temps, avec près de quarante éditions dans six langues différentes.


Au 18eme siècle, la publication des Atlas deviendra un véritable impératif scientifique, économique, militaire et politique pour chaque état. Les principaux pays éditeurs de l'époque, la France et l'Angleterre, étaient également les premières puissances mondiales et leurs atlas du monde reflétaient leurs intérêts dans ces domaines. De plus, à la fin du 18eme siècle, les événements en Amérique septentrionale entraînèrent un grand intérêt pour la création des tout nouveaux "Etats-Unis".


On doit à Jeremias Wolff (1663-1724) un florilège de cartes fort recherché mais c'est ici  l'Atlas de Samuel Dunn in folio qui comblera le plus  l'aventurier, le marin, le géographe ou le simple lecteur. La dernière vente d'un ouvrage équivalent semble avoir eu lieu chez Christie's, il y a quelques années, et je n'en n'ai trouvé qu'un sur site à l'étranger, aujourd'hui...


Que faire ? M'adresser à un confrère spécialiste  qui possède des clients potentiels pour finaliser une rapide vente de ce type d'ouvrage ? M'adresser au commissaire-priseur d'une salle de vente renommée pour espérer une flambée des enchères ? Le présenter sur mon modeste blog  pour espérer en tirer un peu de notoriété ? J'ai longtemps hésité.


Samuel Dunn (mort en 1794) fut un mathématicien et un astronome anglais, n'est-il pas… 


Enseignant dans le Devonshire pendant de nombreuses années, il s'installe à Londres en 1751. On en fait l'inventeur des planisphères, ces globes terrestres à plat, qui illustrèrent si bien ses Atlas. Il est aussi à l'origine de la découverte d'une comète dont il fera la description dans une communication à L'académie Royale de Science qui l'accueille.


Il sera invité en France en 1764 et c'est en 1774 que paraîtra la première édition de l'ouvrage que je propose aujourd'hui à la vente… Atlas qui le rendra célèbre dans le monde entier et lui vaudra d'être engagé à la Compagnie des Indes Orientales. On attribue six éditions à cet Atlas jusqu'au début du 19eme siècle.


C'est grâce au soutien financier de cette compagnie qu'il fera paraître ensuite de nombreux guides de navigation. Il mourra sans descendance mais avec la reconnaissance éternelle des bibliophiles amateurs de cartes géographiques  ;-))


 L'ouvrage que je présente aujourd'hui à la vente est dans un état de présentation exceptionnel puisque les cartes ne sont ni salies, ni piquées de trous de vers, ni non plus marquées par les mouillures des embruns marins. La reliure est contemporaine. Il faut savoir faire quelques concessions au temps… Je peux envoyer d'autres clichés sur demande. Pierre


DUNN (Samuel). A new atlas of the mundane system, or of geography and cosmography : Describing the heavens and the earth, the distances, motions, and magnitudes of the celestial bodies : The various empires, kingdoms, states, republics, and islands, throughout the known world; wherein are particularly described the latest discoveries. The whole elegantly engraved on sixty-four copper plates. With a general introduction to geography and cosmography; in which the elements of these sciences are compendiously deduced from original principles, and traced from their invention to the latest improvements. The third edition, with additions, corrections, and very great improvements. By Samuel Dunn, mathematician, and member of the Philosophical Society at Philadelphia in America. London : Printed for Robert Sayer and Co, Fleet-Street, sd [1789]. Un ouvrage grand in folio (47cm / 33cm) écrit en anglais avec quelques cartes en latin. Ouvrage avec des gravures dans le texte et des cartes montées sur onglets à pleine page. [1fbl], [1f page de titre], 20 pp, [8 feuilles sur onglet avec texte], [43 cartes sur onglets aux contours colorisés], [1f bl]. Reliure contemporaine demi basane havane, dos lisse avec filets, motifs et lettes du titre dorés. Beau papier épais sans rousseurs ni trous de vers. Ouvrage exceptionnel en très belle condition. 2900 € + port 

mercredi 26 décembre 2012

Joyeuses fêtes de Noël à tous !


Il n'est pas besoin de connaître personnellement Dieu pour savoir qu'il ne voit pas d'un bon œil ces soi-disant Pères-Noël qui ont supplanté le Petit-Jésus. Il les trouve ridicules et très païens. Mais comme ils roulent quand même pour l'entreprise, il s'est décidé à leur donner un coup de main…


Je rappelle que le Père Noël doit délivrer des cadeaux à plus ou moins 200 millions d'enfants répartis sur les plus de 300 millions de mètres carrés de notre planète. Partant du principe qu'il y a 2,67 enfants par ménage, qu'il y a 75 millions de maisons à visiter et que la distance moyenne séparant chaque maison est de 2,62 kilomètres, le Père Noël doit couvrir 196,3 millions de kilomètres.


Pour couvrir cette distance le seul jour de Noël, le traineau de Santa doit atteindre une vitesse de 8.180.275 km/h. Cela a beau être 130 fois moins rapide que la vitesse de la lumière, quand on est un bonhomme âgé, ce n'est pas évident !  C'est donc avec l'aide des anges du ciel que, désormais, le Père Noël fait sa distribution.


Une autre solution avait été envisagée : La distribution des cadeaux par un vrai (faux) Père Noël à domicile. On les connaissait surtout aux comités d'entreprises ou dans les galeries marchandes. L'idée pouvait paraitre étrange mais c'était la solution la moins onéreuse. Un accord a néanmoins été trouvé avec les anges et c'est donc bien le vrai Père Noël qui a encore distribué les cadeaux cette année. Nous voilà rassurés  ;-))

Pierre

lundi 24 décembre 2012

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : Noël : plus ça change et plus c'est la même chose…


De toutes les solennités de l'année, de toutes les fêtes de famille, La Noël fait partie, depuis 1500 ans, des fêtes les plus observées et aux rites qui ont le moins changé. En Provence, c'était autour du cachafioc – tronc d'arbre fruitier – que l'on se réunissait dans une maison transformée et animée de mille feux à l'approche de la naissance du Christ. Le tronc d'arbre gisant devant l'âtre, dépourvu de ses rameaux, on y accrochait déjà de modestes joujoux qu'on cachait également parfois dans les souliers. Plus au nord, c'était un tronc d'arbre de résineux – la fameuse bûche de Noël – qu'on baptisait avant de le mettre au feu…Vers minuit, toute la famille réunie partait en cortège vers l'église qui résonnait, sous ses voûtes, de chants sacrés et on allait se prosterner devant la crèche où figuraient les personnages traditionnels.


A quelques variantes près liées aux progrès de la science, aux contraintes de la vie moderne et à la défiance envers la religion, toutes les familles célèbrent, encore aujourd'hui, de la même façon cette joyeuse fête. Pour combien de temps encore ? Je ne sais. On peut simplement remarquer qu'un amalgame est entrain de se faire avec la fin de l'année grégorienne. On envoie maintenant ses meilleurs vœux de Noël ! Plus ça change et plus c'est la même chose…


Heureusement, il reste les cadeaux. Ça, c'est Noël ! Les meilleurs cadeaux au pied du sapin, ce sont encore les livres, amis fidèles et complaisants, qui savent se plier à toutes les nécessités de l'âge. Ils sourient avec l'enfance et lui donnent, dans son naïf langage, d'aimables et morales leçons. A une intelligence plus avancée, ils offrent sous une forme familière et à l'aide de l'illustration ou de la photographie, les merveilles de la science, les vastes tableaux de l'histoire, les œuvres sérieuses ou gaies de l'imagination. Plus tard encore, ils convoquent les génies de tous les temps et de tous les lieux et les offrent dans des cadres dignes d'eux, en les entourant de toutes les ressources de la reliure et de la typographie.


Pour les choisir, le mieux est encore de se déplacer chez son libraire d'ouvrages modernes ou anciens. " Accueil, service et qualité " sont les trois points fort de ces derniers commerçants du centre ville. Mais vous avez aussi la possibilité de choisir ces mêmes livres sur catalogue. Pierre vous a déjà présenté les luxueux catalogues de son plus proche concurrent : le librairie Sourget de Chartres... Je profite de son absence en raison de la préparation des trois messes traditionnelles de Noël (minuit, aube et matinée) pour vous rappeler qu'il présente lui-même quelques ouvrages sur catalogue dans la partie gauche de la page d'accueil de ce blog.


Il a oublié un petit ouvrage sur la table en partant. Il s'agit d'un recueil de chants de Noël édité par Van de Velde, spécialisé dans les partitions. C'était l'occasion ou jamais pour vous le proposer, non ?

Une illustration m'a néanmoins fait sourire. Le petit Jésus joue avec Joseph qui travaille dans son atelier. Il se fabrique une croix… Et vous blâmez les enfants qui demandent des armes en plastique comme cadeau de Noël, vous ? Plus ça change et plus c'est la même chose… Votre dévoué. Philippe Gandillet


MAILLARD-VERGER (Pierre). Noël ! Chants de Noël harmonisés avec des images de Robert Guinard. A tours, éditions Van de Velde, 1957. Un volume in-4 à l'italienne. Cartonnage illustré, dos percale. Non chiffré, 25 chants avec les illustrations couleur en regard. Très bon état. Vendu

samedi 22 décembre 2012

Paul D'Ivoi et les Semeurs de glace. Encore un coup des Mayas...


Né en 1856 et mort en 1915, Paul d’Ivoi, de son vrai nom Paul Deleutre, est issu d’une famille d’écrivains signant de père en fils sous le nom de d’Ivoi. Il fait ses débuts comme journaliste à Paris-journal puis au Figaro, avant de devenir critique littéraire au Globe. Il restera toute sa vie l’un des piliers du Journal des voyages. [Informations puisées sur ce site].


Il est connu des grands enfants que nous sommes pour avoir utilisé le filon des Voyages extraordinaires de Jules Verne, ce qu’Hergé saura réexploiter, lui aussi dans la bande dessinée quelques années plus tard. Ses récits d'aventure seront publiés chez Boivin et Cie avec des cartonnages in-4 qui ressemblent à s'y méprendre aux percales polychromes de Hetzel. Le nom même de sa série, Voyages excentriques, est d'ailleurs un décalque de la collection des œuvres de Verne.


L’aéroplane fantôme rappelle par bien des côtés Robur le conquérant, Le corsaire Triplex est une sorte de Nemo patriote, le véhicule du Docteur mystère fait penser à celui de La maison à vapeur, les tours du monde loufoques des héros, Les cinq sous de Lavarède, Match de milliardaires, font songer au Testament d’un excentrique, et le lien des Cinq sous avec Le tour du monde en quatre-vingts jours est évident : dans les deux cas, le héros part à l'aventure dans des conditions difficiles, dans les deux cas, une série de contraintes donne au récit l'aspect d'une course contre la montre…


Dans le style, on retrouve aussi bien des points communs avec Jules Verne : l’un comme l’autre cherchent à instruire en distrayant ; l’un comme l’autre proposent, à travers les aventures de leur héros, une découverte du monde et de ses curiosités ; l’un comme l’autre osent des inventions extraordinaires et des extrapolations dignes de la science-fiction. Mais on a souvent l’impression que, si Jules Verne cherche à donner un semblant de véracité à ses récits, Paul d’Ivoi, lui, ne s’adresse qu'à notre imagination d'enfant !


Dans Les semeurs de glace (1903) , Jean, un jeune savant français, va enfin réaliser son rêve : voir le fameux mont Pelé. Mais une fois arrivé aux abords du volcan, il est témoin d'un événement stupéfiant : un homme projette de faire exploser la montagne ! Dans la maison où il se réfugie, Jean constate avec effroi que ses occupants sont plongés dans un profond sommeil... Il a juste le temps d'enlever une ravissante jeune fille (il y a quand même des ados parmi les enfants !). Que signifient ces phénomènes troublants ? Pourquoi la terre est-elle recouverte de neige à la suite du cataclysme ? Jean saura-t-il percer tous ces mystères ? Que viennent encore faire les Mayas dans la fin du monde depuis hier ? A quelle heure qu'on bouffe ? C'est ce que vous saurez en achetant l'exemplaire que je mets à la vente aujourd'hui ;-))


L'édition que je présente fait la transition entre les collections luxueuses de chez Boivin et les éditions populaires cartonnées de chez Tallandier qui seront éditées plus tard. L'exemplaire proposé ici est peu connu des amateurs. Je ne l'ai d'ailleurs pas trouvé sur la toile. Peut-être un retirage plus économique que le polychrome ? Il est libellé à la fois à l'adresse des anciennes éditions Furne et à celle des publications illustrées, 5 rue Palatine à Paris. On retrouve un exemplaire lui ressemblant (fort in-8) avec la même couleur de percale et la même disposition chez Combet.  Extraordinaire, non ?… Pierre


IVOI (Paul d'). Cigale émule de Lavarède: Les Semeurs de Glace. Paris, Librairie des Publications illustrées, s.d. (vers 1903). Un fort volume petit in-8.  Bibliothèque choisie de Paul d'Ivoi. Cartonnage d'éditeur, percaline verte illustrée, tranche supérieure dorée. 767 pages. Illustrations en noir et blanc. Roman publié, à l'origine en six feuilletons. Les Semeurs de Glace. Deux anglaises dans l'embarras. Sur le fleuve amazone. L'Azur qui tue. L'échafaud convaincu.  La Source du soleil. Bel état. 60 € + port