samedi 29 septembre 2012

Les prophéties de M.Michel Nostradamus dans une édition avignonnaise de 1794...


Nostradamus est connu pour ses très nombreuses prédictions. Il est aussi reconnu pour la complexité à déchiffrer les quatrains de ses Centuries…Il faut tout d'abord savoir que des milliers de traductions de ces Centuries ont été écrites depuis 1555. Dès 1688, un ouvrage intitulé "Les vraies prophéties et Centuries… avec la vie de l'auteur" était publié à Amsterdam.

Le "prophète" de Salon-de-Provence (natif de Saint Rémy de Provence ; presque tarasconnais, pour tout dire…) aurait ainsi prévu plusieurs grands événements de l'Histoire française et européenne : l'arrestation de Louis XVI à Varennes, le règne de Napoléon Ier ("Un empereur naîstra près d'Italie / Qu'à l'empire sera vendu bien cher / Diront avec quels gens il se rallie / Qu'on trouvera moins prince que boucher"), la guerre de 1870 et l'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne… 

A ces thèses qui certifient les talents de visionnaire de Nostradamus, répondent d'autres études, plus sceptiques. Pour ces historiens, le langage obscur de Nostradamus, mélange de vieux français, de latin et de provençal, a abouti à des interprétations erronées.

Par ailleurs, de fausses prophéties ont été attribuées à Nostradamus. Après le 11 septembre 2001, le bruit a circulé que certains quatrains des Centuries mentionnaient la destruction des Twin Towers. Juste après les attentats, le nom du "prophète" est ainsi l'un des plus tapés sur les moteurs de recherche, qui renvoient pour beaucoup à ce quatrain : "Dans la ville de York se produira un grand effondrement / Deux jumeaux déchirés par le chaos / Pendant que la forteresse s'écoule le grand dirigeant succombera / La 3e guerre débutera pendant que la Grande Cité brûle". Vérification faite, il en a résulté que ce passage n'existe pas, et que la seule référence pouvant être rattachée au 11 septembre se présente dans ce quatrain : "Le ciel brûlera à cinq et quarante degrés / Le feu s'approchera de la grande cité nouvelle.../ Quand ils feront passer les Normands en jugement". Nostradamus nourrit donc un fantasme collectif qui était déjà apparu bien avant le XXe siècle !


Les prophéties de Nostradamus continuent, parait-il,  jusqu'aux années 6000 et nous expliquent comment la terre va mourir en 3797. La terre sera absorbée par le soleil qui deviendra une énorme masse rouge. Auparavant de grosses météorites provenant en partie de la désintégration de Mercure et de Vénus happées par le soleil avant nous, s'écraseront sur terre provoquant des inondations et des raz de marée d'une hauteur de trois milles mètres qui balaieront tout sur leur passage… Heureusement pour nos descendants, Nostradamus nous dit que l'homme quittera bien avant la terre, devenue inhabitable pour d'autres planètes. L'homme ira d'abord vers les systèmes planétaires proches, puis engendra de nouvelles civilisations dans d'autres mondes, vers un système plus accueillant. Enfin, ça, c'est mon interprétation  ;-))

J'ai feuilleté, d'un derrière distrait, l'ouvrage pour savoir ce que nous promettait l'année 2013. Rien de bon, semble t-il : Les prophéties ignorent totalement le glorieux destin de notre pays mais on apprend avec bonheur que c'est l'Olympic Lyonnais qui va remporter la coupe de France de football à la fin de la saison… Vous trouverez tout ceci dans l'ouvrage de 1794 que je propose aujourd'hui à la vente. Pierre


NOSTRADAMUS (Michel). Les prophéties de M.Michel Nostradamus, divisées en dix Centuries. Nouvelle édition imprimée d'après la copie de la première édition faite sous les yeux de César Nostradame son fils en 1568. A Avignon chez les Frères Bonnet, 1794. Un volume in-12 de 144 pages. Broché à couverture d'attente bleue. Petit angelot au titre, une vignette fleurie page 25. Cette édition comprend la Préface de Michel Nostradamus à ses prophéties dédiée à son fils César datée de Salon, le 1er Mars 1555 (page 10), la Lettre à Henry II datée de Salon, le 27 Juin 1558 (page 24), les Centuries I à V complètes, les 99 premiers quatrains de la Centurie VI plus un quatrain latin "Legis cantio contra ineptio criticos, les 42 premiers quatrains de la Centurie VII, les Centuries VIII à X complètes. Salissures en premières et dernières pages. Manque deux feuillets (pages 127 à 130. voir cliché). Édition peu courante. Vendu

vendredi 28 septembre 2012

Oeuvres complètes d'Arthur Rimbaud illustrées par Suzanne Ballivet...


On ne présente pas Rimbaud. Ni jeune, ni adulte… Rimbaud n'a pas d'âge. C'est un de ses poèmes qui a marqué ma jeunesse. L'instituteur ou le professeur, je ne sais plus à quelle époque c'était, nous avait lu un poème et j'en ai retenu les vers sans bien m'en rendre compte. J'ai toujours été sensible à l'injustice, en fait ; c'est un des traits de l'adolescence qui ne m'a jamais quitté… et j'avais été révolté par cette jeunesse gâchée, moi qui ne comprenait pas la guerre !


C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,

Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme

Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;

Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.


Avec le temps, la cicatrice ne s'est pas guérie et je dis avec Victor Hugo : Depuis six mille ans, la guerre plait aux peuples querelleurs et Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs… comme je chanterai, dimanche : Peuple invité au sacrifice, où Dieu se donne comme un pain, donne ta vie pour sa justice, et pour un monde plus humain… Bon ! Je ne voudrais quand même pas trop plomber l'ambiance légère du blog [détaché mais pas indifférent], et puis Rimbaud ne peut être réduit au Dormeur du val, direz-vous.


Si vous désirez relire Rimbaud dans une très belle édition, l'ouvrage que je présente entre les paragraphes est fait pour vous. Remarquablement illustré par des lithographies originales de Suzanne Ballivet, compagne d'Albert Dubout avec qui elle a dessiné à quatre mains les œuvres de Marcel Pagnol, il fait partie d'une collection de la librairie Rombaldi pour la guilde des bibliophiles. Enfin un livre fait pour eux et rien que pour eux : Ils étaient 900 en 1959 si on tient compte de la justification   ;-))  Pierre


Arthur RIMBAUD. Oeuvres complètes. Paris, les Presses du Compagnonnage, 1959. Réservé à la guilde des bibliophiles de la librairie Rombaldi. Format In-4. Couverture rempliée sous emboîtage et étui rouge et or. 309 pages et table en feuillets libres. Exemplaire n°815 sur un tirage total à 900, tiré sur papier Velin de Lana. Illustré de 32 lithographies originales de Suzanne Ballivet in et hors texte imprimées par Mourlot. Menus défauts d'usage sur l'emboîtage, intérieur en parfait état. Bel exemplaire peu fréquent à la vente. 180 € + port

 

jeudi 27 septembre 2012

Céline. L'Herne : Lire les cahiers N°1 et N°5 pour avoir le droit de parler du divin salaud…

Comme tout a été dit et bien dit sur Céline, comme il y a des spécialistes qu'il ne faut pas blesser, comme je fais partie des marchands du temple… je me contenterai donc simplement de vous  proposer à la vente une belle édition originale des œuvres de Céline paraissant deux fois l'an (les cahiers de L'herne) et je me tournerai pour les commentaires sur un extrait d'interview échangé entre deux connaisseurs : Philippe Alméras et Pierre Chalmin (je ne l'ai pas tronqué pour respecter la pensée de leurs auteurs).



P.C – Peut-on imaginer, au rebours de votre thèse et en dépit du savoir diacritique, que l’antisémitisme de Céline, dont les origines n’ont rien de bien original, répond aussi de sa part à un calcul, une quête de notoriété à tout prix et de succès commercial ? L’échec de Mort à crédit lui ayant été une terrible désillusion, il aurait alors recherché le plus grand nombre de lecteurs en enfourchant un vieux dada démagogique ?

 P.A – Les racines de son racisme biologique ne sont pas aussi banales que vous semblez le penser. Au moins de son temps, puisque nous avons vu émerger de la guerre un pays bâti sur des critères strictement biologiques que les Nations Unies et le monde entier ont porté sur les fonts baptismaux et auquel ils garantissent toutes sortes d’exceptions au Droit des gens. L’antisémitisme de Céline, secondaire à son racisme, était effectivement bien plus porteur. Les fortes ventes des pamphlets l’ont encouragé dans sa voie mais sa diffusion encourage tout écrivain sauf l’élite que vous signalez, la poignée de gens qui savent que la prostitution littéraire commence au quatre-cent-unième exemplaire vendu. Je ne crois cependant pas qu’il faille voir dans les pamphlets uniquement le souci de grossir ses réserves d’or, le trésor de guerre. Et Mort à crédit n’a pas été l’échec que vous semblez poser – au témoignage de Gide qui affirmait qu’on voyait le livre partout. La claque reçue par le second roman a porté sur la grossièreté de l’auteur. Trop de scatologie dit Élie Faure et Descaves et Daudet (Leon) se défilent. J’explique une grande part de Céline par l’orgueil.


P.C – Que penser alors de l’intelligence politique de Céline ?

P.A – Elle est aiguë et nulle. Il «voit des choses». Surtout dans le sens des catastrophes, mais distingue mal les données et les enjeux. Et il a eu tellement raison en annonçant la défaite de l’an quarante, qu’il s’est rendu incapable de voir la suite. Après Stalingrad, si la volonté épuratrice se calme considérablement, il croit toujours à une lutte des races. Or c’est l’obsession raciale qui perd Hitler. Il s’aliène les Ukrainiens et autres peuples subjugués par les Soviets en les traitant en sous-hommes. Qu’importe d’ailleurs, victoire ou défaite (il croit à l’une en annonçant l’autre), il ne peut qu’avoir raison : «Ils ont gagné».

P.C – Que vous inspirent les céliniens ?

 P.A – Beaucoup de bons et de beaux sentiments. Surtout ceux qui ont sacrifié leur carrière à leur passion pour Céline. Il faut saluer leur courage. J’ai assisté cet hiver à un colloque à Beaubourg organisé par la Société des Études Céliniennes que Dauphin, Godard et moi avons fondée en 1975 et à un autre, plus universitaire, dans mon quartier. Quel progrès ! J’ai été à chaque fois ému par la richesse des apports et surtout par les jugements intrépides prononcés par chacun : «condamnable, sulfureux, criminel», disaient-ils, et ainsi de suite. Vous me direz que Céline faisait les frais de ces exorcismes mais il faut avouer qu’il ne l’avait pas volé. L’un des intervenants de Beaubourg confessait que lui, lecteur inlassable, n’avait pas réussi – en s’y reprenant à plusieurs fois et malgré tous ses efforts –, à terminer l’un des trois pamphlets. Sa punition l’attend bientôt quand il sera choisi pour être l’un des annotateurs de la Pléiade

P.C – Que pensez-vous de la récurrente alternative qu’on prétend imposer : Céline génie ou salaud, génial mais salaud, etc. ? Ce critère moral vous paraît-il pertinent ? Ne peut-on convenir avec Giovanni Raboni (1932-2004), poète et traducteur de Proust, qui rapproche Pound de Céline, que : «Une grande poésie, un grand roman, une grande tragédie, bref un grand texte littéraire qui ne contient pas, en plus et à l’intérieur de la beauté de l’écriture, un noyau de grandeur éthique, un principe actif de vérité […], c’est une contradiction dans les termes…»

P.A – Si ce n’était trop d’honneur à me faire, je crois avoir le premier prononcé le terme de salaud au micro de Pierre Assouline. Je m’en souviens car aussitôt je me mordais les lèvres : qui étais-je pour juger ? Je sortais de la rédaction du chapitre sur l’Occupation et j’étais encore scandalisé par le manque de compassion du bon docteur pour les persécutés. Ce qu’il avait ri, écrit-il à Me Naud, en suivant les alarmes de Colette dont le mari avait été enlevé en décembre 41 avec les mille notables juifs. Vous me direz que ces rires s’expliquaient par le fait qu’il n’avait jamais vu autant de Juifs à Paris et qu’il était persuadé qu’il ne pouvait rien leur arriver, mais tout de même ! Je ne crois pas qu’il faille chercher chez lui le noyau de grandeur éthique ni le principe de vérité si celui-ci n’est pas le devoir de croître et de survivre à ses adversaires. Alors il est un maître. Et un maître qui rit !

Je ne signe pas ce billet car je n'en suis pas l'auteur. Pierre

CELINE : L'herne – L.F.Céline. Cahier N°1. Paris, L'Herne, 1963. Un volume broché à couverture illustrée. Format In-4°. 349 pages + album photographique. Edition originale de ce premier Cahier de l'Herne consacré à Céline. Contient plusieurs textes inédits de Céline. Avec un cahier photographique en fin de volume. Intérieur parfait. Quelques tâches claires sur le plat. Bon exemplaire. Vendu










CELINE : L'herne – L.F.Céline. Cahier N°5. Paris, L'Herne, 1965. Un volume broché à couverture illustrée. Format In-4°. 347pages + album photographique. Edition originale. Les carnets du cuirassier Destouches - Inédits - Correspondance - Essais - Interférences des témoins - Autour du procès - Réception critiques - Bibliographie. Avec un cahier photographique en fin de volume. Intérieur et extérieur parfaits. Bon exemplaire. Vendu

mardi 25 septembre 2012

Brantôme et Becat au chevet des belles et honnêtes dames de la Cour...


La Vie des dames galantes est extraite des Mémoires de Brantôme, qui comprennent les Vies des dames illustres, les Vies des hommes illustres et des grands capitaines et les Discours sur les duels. C'est, bien sûr, la Vie des dames galantes qui a apporté à Brantôme la gloire littéraire et qui a été le plus souvent rééditée. Il faut dire que le texte se prête particulièrement bien aux illustrations (parfois osées) qui font le bonheur des éditeurs et des lecteurs…


Nous nous soumettrons donc avec plaisir à cette réputation en vous présentant une œuvre illustrée par Paul Emile Becat, prince des dessinateurs de scènes érotiques avec Brunelleschi. Il s'agit ici d'une édition numérotée proposée par la maison Athéna, dans sa collection Athéna Bibliophile. Les commentaires ont été tirés d'une excellente préface de Madeleine Lazard.


Tous les critiques qui, depuis sa publication, ont commenté cette œuvre abondante et touffue s’accordent pour dire que Brantôme est plus un conteur qu’un écrivain, un parleur dont les récits sulfureux ont fait l’exceptionnelle originalité de l'ouvrage.Mais le témoin ne se soucie pas de faire œuvre d’historien ; il raconte, sans souci de méthode, de composition ni d’ordre ce qu’il a vu, ce qu’il entendu ; il décrit les hauts personnages qu’il a rencontrés, et surtout les « grandes dames belles et honnêtes » qu’il a approchées à la cour de France et dans l’Europe entière. Son modèle, même si l’élève est bien loin d’égaler le maître, c’est bien sûr Boccace, mais un Boccace périgourdin, roué, gourmand à table comme au lit…


Peu d’écrivains, sans doute, ont aimé les femmes autant que notre abbé Pierre de Bourdeille (la femme n'est-elle pas une des plus belles œuvres du seigneur ?), leur chair blanche, leur bouche, leurs jambes. Aucune limite n’est pour lui concevable au déduit. Il semble qu’il ne peu pas s’arrêter de parler de l’amour, de l’amour physique ; il en fait d’ailleurs la démonstration à la fin de maints paragraphes en s’exclamant qu’il en a assez dit, qu’il lui faut s’arrêter, que trop, c’est trop ; mais il ne le peut et il en rajoute : encore une histoire de lit, encore une anecdote grivoise ! Pour lui, l’amour et le désir commandent tout : « Il n’y a de loi qu’un beau cul ne renverse ! »


Le livre est divisé en sept chapitres, pour deux volumes que Brantôme nomme des discours, dont le titre à lui seul donne une assez bonne idée du contenu : Premier Discours : « Sur les dames qui font l’amour et leurs maris cocus » ; Deuxième Discours : « Sur le sujet qui contente le plus en amour : le toucher, la vue ou la parole » ; Troisième Discours : « Sur la beauté de la belle jambe et la vertu qu’elle a » ; Quatrième Discours : « Sur l’amour des dames vieilles, et comme certaines l’aiment autant que les jeunes » ; Cinquième Discours : « Les belles et honnêtes dames aiment les hommes vaillants et les hommes braves aiment les femmes courageuses » ; Sixième Discours : « Il ne faut jamais parler mal des dames, et la conséquence qui en vient » ; Septième Discours : « Sur les femmes mariées, les veuves et les filles, à savoir lesquelles sont le plus chaudes à l’amour ».
Certes, l'auteur peut vous paraître vantard, raseur, même, mais il conserve une place unique dans les lettres françaises et sur vos étagères : Hors de portée des enfants ! Pierre


BRANTOME. (Pierre de Bourdeille) &  BECAT (Paul-Emile). La Vie Des Dames Galantes. Paris, Editions Athena, 1948. 2 volumes grand in-8 sous chemise et étui. 239 et 231 pages. Couverture crème rempliée illustrée en couleurs, titre en lettres rouges et dorées. Etui recouvert de suedine rouille. Ouvrages illustrés de 26 dessins de Bécat au pochoir. Un des 1449 exemplaires sur papier de rives. Parfaits exemplaires. Vendu

lundi 24 septembre 2012

Petites misères de la vie conjugale au temps des douze Césars par Jacques Serviez…



Les intrigues familiales à la cour de France ne sont pas nouvelles et celles des femmes des douze Césars valent bien celles des femmes de nos présidents passés et présents. Tel président " voulait être César et ne fut que Pompée ", tel autre entretenait sa maîtresse et sa fille illégitime dans le palais présidentiel sous les yeux de son épouse. C'est donc avec fatalisme que nous assistons au petit vaudeville de la présidence actuelle...

Il faut dire que Valérie Trierweiler, forme avec François Hollande un couple atypique au regard de la majorité des autres chefs d'Etats, puisque non uni par les liens du mariage…  Ce statut n'a pas l'air de perturber les Français, mais intrigue les médias étrangers. A 47 ans, la compagne de M. Hollande sera la première "First Lady" non mariée de l'Elysée !

De plus, avec son tweet apportant un soutien implicite à l'adversaire de Ségolène Royal au second tour des législatives, Valérie Trierweiler a déclenché une véritable tempête... Étrange sentiment de déjà vu. Aux prises avec la jalousie de sa compagne, François Hollande se retrouve entraîné dans un trio infernal avec la mère de ses enfants. Tout ça est bien normal…

L'édition originale que je propose aujourd'hui à la vente raconte l'histoire des honteux excès auxquels leurs fougueuses passions portèrent Messaline et bien d'autres dames romaines, femmes ou maîtresses de Néron, Vespasien, Caligula…

Voici les vies de Calpurnie, femme de Jules César - Livie Drusille, femme d'Auguste - Julie, femme de Tibère - Livie Orestille & Lollie Pauline & Cesonie, femmes de Caligula - Valérie Messaline & Agrippine, femmes de Claude - Octavie & Sabine Poppée, & Statilie Messaline, femmes de Néron - Lépida, femme de Galba - Popée, femme d'Othon - Galéria Fundana, femme de Vittelius - Flavie Domitille, femme de Vespasien - Marcie Furnille, femme de Titus - Domitia Longina, femme de Domitien.

Nul doute que l'ouvrage de Jacques Roergas de Serviez (1679 - 1727) nous fasse passer les petites manigances de notre Première Dame actuelle pour des faits sans importance. Pierre


SERVIEZ  (Jacques Roergas de). Les Femmes des douze Cesars, contenant la vie et les intrigues secrètes des impératrices et femmes des premiers empereurs romains. Où l'on voit les traits les plus intéressants de l'histoire romaine. Tirée des anciens auteurs grecs et latins, avec des notes historiques et critiques. Dédié à Monseigneur le Duc de Chartres. Paris, chez De Launay, 1718. Reliure plein veau glacé, dos à 5 nerfs et caissons dorés et ornés, Pièce de titre en maroquin cerise, roulette sur les coupes, gardes colorées, tranches rouges. Edition originale (Gay II, 289). Rare exemplaire sans défaut majeur. 220 € + port

samedi 22 septembre 2012

Pascal : Une édition de Port-Royal datée de 1683 : A l'aise Blaise…


Les Pensées de Pascal sont un des rares textes du XVIIe siècle dont nous possédions les manuscrits originaux. Cela tient au fait que l’œuvre est demeurée inachevée en raison de la mort prématurée de son auteur. Selon Gilberte Périer, sa soeur, le point de départ des pensées daterait du 24 mars 1656, jour désormais appelé "miracle de la Sainte Épine". La nièce de Pascal, qui était aussi sa filleule, souffrait depuis plus de trois ans "d'une fistule lacrymale", jugée incurable par les sommités médicales parisiennes… Jusqu'à là, rien de plus normal pour l'époque !  Elle fut néanmoins guérie par "l'attouchement d'une Sainte Épine" qui se trouvait à Port-Royal (les cartésiens vous diront par "la disparition d'une sacrée épine" fichée dans le canal lacrymal !) : Le résultat est le même... Ce miracle fut reconnu par les autorités médicales et religieuses. Pascal considèrera alors ce miracle comme un signe à la gloire de Dieu, arrivé à point nommé pour interpeller ceux qui s'en détournaient.



Le but de Pascal fut de convaincre l'incroyant d'adhérer à la religion chrétienne : Dans sa longue préface à la première édition des Pensées, Etienne Périer précise que Pascal depuis l'âge de trente ans (1753), se consacrait à " l'étude de l'Écriture, des Pères et de la morale chrétienne." et qu'il avait le dessein de consacrer le reste de sa vie à un " ouvrage sur la religion ".


Pascal n'entend pas, ici, démontrer l'existence de Dieu - c'est impossible - mais il veut montrer l'excellence de la religion chrétienne, la seule qui convienne à l'homme : " Le grand amour et l'estime singulière qu'il avait pour la religion faisait que non seulement il ne pouvait souffrir  qu'on la voulût détruire et anéantir tout à fait, mais qu'on la blessât et qu'on la corrompît en la moindre chose."


Pascal n’a laissé à sa disparition que des manuscrits préparatoires. C’est donc sa famille et ses amis de Port-Royal qui ont décidé de publier, au moins partiellement, et avec d’importantes corrections, les textes qu’ils ont découverts. Conscients de la nécessité de préserver non seulement les textes eux-mêmes, mais la trace de l’état dans lesquels ils avaient été retrouvés, ils en ont fait établir des copies. Un comité a été constitué en vue d'en élaborer la première édition imprimée en janvier 1670, édition qui a rencontré un tel succès qu’elle a connu de nombreuses rééditions, corrigées et augmentées. C'est cette édition, ordinairement désignée par l’expression " édition de Port-Royal ", que je vous propose aujourd'hui à la vente dans sa réédition de 1683 (chez le même éditeur auquel on doit l'édition originale de 1670) ! 

 








« Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point.  »
« L’homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c’est un roseau pensant.  »
« Il faut savoir douter où il faut, se soumettre où il faut, croire où il faut.  »
« Voulez-vous qu’on croie du bien de vous ? N’en dites point !  »

J'en prends bien note. Pierre


PASCAL (Blaise). Pensées de M. Pascal sur la religion et sur quelques autres sujets, qui ont été trouvées après sa mort parmy ses papiers. Nouvelle édition augmentée de plusieures pensées du mesme auteur. Paris, Guillaume Desprez, 1683. Un volume in-12. Reliure pleine basane marbrée, dos à nerfs, caissons ornés, filet sur les coupes, gardes colorées, tranches rouges. [1f bl], [28ff], 356pp, [10ff. de table], [1f bl]. Coiffe supérieure arasée, menus défauts de reliure, intérieur parfait. Vendu

vendredi 21 septembre 2012

Les coulisses de l'hôtel Drouot comme si vous étiez Louis Leon-Martin...



 Être ou ne pas être ? Je veux, bien évidemment, parler du titre d'expert ou de consultant dans une salle de vente… Les écueils sont fort nombreux, semble t-il, et j'ai encore en mémoire un libraire d'ouvrage ancien du Sud-Ouest de la France, installé dans une cité médiévale au nom sanctifié, qui avait été quelque peu bousculé après une vente annoncée sur un blog !


Donc, je ne crois pas qu'il soit souhaitable [ni judicieux] que j'annonce que je vais assurer la fonction de consultant pour ma première vente volontaire le 13 octobre de cette année à Salon de Provence de 14h à 18h30 précise. Un catalogue ? Je ne crois pas souhaitable de vous mentionner que j'ai déposé ma liste chez le commissaire-priseur, aujourd'hui et que le petit catalogue sera vraisemblablement en ligne la semaine prochaine.


Une opportunité, ces ventes volontaires pour les libraires d'ouvrages anciens ? Je crois que oui. Elles permettent de se délester d'une partie des livres qui ne répondent pas aux critères de nos clients, surtout si, comme moi, ces ouvrages ne sont pas sur des sites de vente (Amazon, Price, Livre rare, Abebook, Ebay et j'en passe…), elles permettent d'écouler des bibliothèques que nous ne pourrions acheter, elles sont un lieux de stockage inespéré pour nos manettes et elles permettent de voir passer entre nos mains quelques belles pièces. Si ce galop d'essai s'avère enrichissant, je renouvellerai l'opération. Si l'expérience est malheureuse, j'aurai eu le plaisir de découvrir un système et un monde que je ne connaissais pas, d'en tirer des enseignements qui m'éviteront de raconter n'importe quoi et je me retirerai au fond de ma librairie avec le sentiment du devoir accompli… 


Je lisais sur le blog de Hugues, le succin article de Ugo Paolantonacci , expert parisien renommé, à la suite d'une de ses ventes prestigieuses. Quel talent ! Ce monde n'est pas le mien mais quelque soit le niveau des enchères dans une SVV, il apparaît  néanmoins que l'expertise est une activité qui nécessite compétence, sérieux et un peu d'auto-dérision.  L'auto-dérision, j'ai ! Voici, pour agrémenter ce billet, un petit ouvrage de Louis Leon-Martin, auteur de romans et de "documentaires" sur l'opéra, le music-hall ou les instituts de beauté, qui vous emmène dans les coulisses de la grande maison Drouot. Nul doute que cet homme devait être un spécialiste des coulisses et des coups tordus ;-)) Pierre 


LEON-MARTIN (Louis). Les coulisses de l'hôtel Drouot. Édition du livre moderne. 1943. In-12. Broché à couverture légèrement cartonnée. État du neuf. Infimes rousseurs sur la couverture. Ex-libris. 12 € + port

jeudi 20 septembre 2012

L'esprit de Sénèque ou les plus belles pensées de ce grand philosophe enseignant l'art de bien vivre pour servir de guide à conduire nos passions, pratiquer la Vertu & fuir les Vices. Rien que ça !


Lit-on Sénèque au crépuscule de notre vie, quand il est trop tard, quand tout est dit ?

C'est la question que je me suis posée quand j'ai constaté que l'ouvrage que je vous propose aujourd'hui à la vente était imprimé en caractères assez grands pour satisfaire la catégorie des lecteurs à mauvaise acuité visuelle (terme générique qui désigne la génération des "vieux machins")…


Pour bien comprendre Sénèque (contemporain de Jésus-Christ) et son apport à la littérature romaine, il faut d'abord saisir la place de la philosophie à l'aube du premier siècle après J.C. A l'origine, la philosophie n'était pas populaire à Rome, le Romain étant, par nature, attiré par les choses concrètes de la vie quotidienne plus que par les spéculations intellectuelles.


C'est donc surtout un enseignement de préceptes moraux que va envisager Sénèque. Malgré les apparences, il n'a pas de système philosophique précis ; il va chercher son bien dans le stoïcisme, bien sûr, mais aussi dans l'épicurisme ; il ne cherche pas à résoudre de problème métaphysique ; seules la morale et son efficacité dans la vie quotidienne l'intéressent ! C'est ainsi qu'il est surtout connu pour les citations qui résument sa pensée. C'est d'ailleurs un recueil de ses pensées que je présente ici.


Le succès posthume de Sénèque vient d'abord d'une très bonne connaissance du coeur humain. Il vient aussi de la manière dont il prodigue ses conseils de morale, son "art de vivre" (se détacher des biens - supporter le malheur sans émotion - affronter sereinement la mort), mais qui, dans la pratique, sait transiger avec les nécessités de la vie ; et dans tout cela aucun pédantisme, mais une suite d'observations ingénieuses, de conseils pratiques… Bref, des sortes de leçons aimables et spirituelles qui charment l'esprit de l'auditeur ou du lecteur. Peut-être vous ? 

 « Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie.  »
« Il est plus facile de se contenir que de se retirer d'une querelle.  »
« Si tu veux être aimé, aime.  »
« Etudie, non pour savoir plus, mais pour savoir mieux.  »
« Toute la vie n'est qu'un voyage vers la mort.  »
J'en prends note… 
Pierre

SENEQUE. L'esprit de Sénèque ou les plus belles pensées de ce grand philosophe enseignant l'art de bien vivre pour servir de guide à conduire nos passions, pratiquer la Vertu & fuir les Vices. Paris, chez la veuve charpentier, 1725. Un fort volume in-16 en deux tomes. 351 et 347pp. Reliure pleine basane marbrée, dos à nerfs avec caissons ornés de motifs floraux encadrés de filets dorés. Pièce de titre en maroquin cerise, gardes colorées, toutes tranches rouges. Typographie à grandes lettres permettant une lecture aisée pour les lecteurs âgés. Petite érosion à la coiffe inférieure. Bel état. Vendu