jeudi 5 juillet 2012

Adolphe Siret : Dictionnaire historique des peintres. Un bon numéro, ce Siret…

Voici un ouvrage qui n'est ni beau, ni bien illustré alors qu'il a pour sujet la peinture. Mais à quoi peut bien servir un Dictionnaire des peintres qui s'arrête en 1874 ? Et bien, justement à présenter des artistes qui sont oubliés des encyclopédies, des sites Internet ou de tout outils moderne de diffusion de l'information ; un peu à la façon du dictionnaire Larousse du XIXeme siècle pour la culture générale. Quand je ne sais pas et que j'ai la flemme d'aller chercher le tome "X" d'une encyclopédie à ma portée (mon dictionnaire de la conversation fait 68 volumes !), je vais sur Wikipédia. Et vous ?

Une autre interrogation me taraude. Avez-vous remarqué, comme moi, que l'attrait pour les ouvrages de peinture a disparu avec le XXeme siècle ? C'est un constat. Je ne sais à quoi l'attribuer et j'en suis désolé pour les personnes qui m'apportent d'épais florilèges de gravures invendables sur les plus grands peintres avec cette étincelle dans les yeux qui illumine l'improbable gros chèque que je vais leur proposer pour acquérir leur bien…

Si je présente cet ouvrage, aujourd'hui, c'est aussi avec une pensée pour nos amis belges qui nous lisent puisque Siret fut un " un travailleur infatigable et fécond, mais aussi un brave homme, d'une aménité et d'une cordialité qui se reflétaient dans ses traits ; au demeurant, un bon serviteur de la patrie belge ". Fils de Pierre-Alexandre Siret, receveur de l'enregistrement et des domaines qui fut successivement au service des gouvernements français, hollandais et belge, et de Sophie Capiaumont, soeur du général belge, Adolphe Siret naquit à Beaumont en 1818, au moment où les vicissitudes de la carrière administrative avaient amené son père dans cette petite ville du Hainaut.

Il fit ses humanités à Namur, puis dans un pensionnat de Lille, où il rima sur les bancs de la rhétorique ses premières poésies, publiées à Bruxelles en 1838 : Genêts, avec cette épigraphe empruntée au Langage des Fleurs : « Le genêt est l'emblème du faible espoir. » Il écrivit en même temps un poème dramatique : Le dernier jour du Christ, paru aussi en 1838 à Gand. Cette ville était alors animée d'une vie intellectuelle intense. Les deux langues nationales y étaient cultivées avec ferveur, souvent par des écrivains qui les maniaient avec une égale aisance, tel le baron Jules de Saint- Genois. Tandis que le poète Ledeganck et le philologue Willems groupaient autour d'eux les jeunes écrivains flamands, le professeur Moke était le conseiller aimable, spirituel et autorisé de ceux qui aspiraient à se faire un nom dans la littérature française. Siret fut bien accueilli dans le milieu gantois, où il se lia particulièrement avec le baron de Saint-Genois, bibliothécaire de l'Université, dont il devint un ami intime.

Siret donna libre cours à une verve abondante qui s'épanchait, avec une rapidité et une fécondité déconcertantes, dans des oeuvres variées, inspirées de l'esprit romantique d'alors, et où les influences de Chateaubriand, de Victor Hugo, de Lamartine ou d'Eugène Sue sont nettement visibles. Ce furent d'abord quelques nouvelles insérées en 1838-1839 dans le Messager de Gand, sous le pseudonyme d'Émile Aubry. Puis, en 1840, un essai dramatique en deux tableaux et en vers, Le Fils d'un Empereur, mettant en scène Don Juan et Philippe II, deux petits volumes, mélange de prose et de vers : Gloires et Misères, et un sombre roman de flibustiers, Moïse Vauclin, illustré par Adolphe Dillens.

Le théâtre attira aussi l'écrivain: le Grand-Théâtte de Gand représente en 1841 son grand drame historique, en cinq actes et en vers : Anne Boleyn ou le Secret d'une Reine ; puis en1842, un drame en trois actes et en prose, La Florentine, évoquant la Saint-Barthélemy, et Les Trois Marquis dont le héros principal était le poète Racan.

Ses Récits historiques belges ont été traduits en flamand et souvent réédités ; ils furent aussi partagés en volumes consacrés aux diverses provinces. Après avoir été employé au Ministère de l'Intérieur, il fut nommé en 1849, chef du cabinet du gouverneur de la province de Namur. Il devint ensuite chef de division au Gouvernement de cette province (1855), inspecteur de l'enseignement primaire et enfin, grâce à son ami Pierre De Decker, alors ministre de l'Intérieur, commissaire d'arrondissement à Saint-Nicolas. Il avait longtemps rêvé de terminer sa carrière comme directeur des beaux-arts où ses compétences étaient reconnues mais cet espoir ne se réalisa pas. C'est pourquoi, pour le réhabiliter, nous vous proposons aujourd'hui son Dictionnaire historique de peintres, ouvrage précédé d'un abrégé de l'histoire de la peinture, et suivi d'une collection complète de monogrammes. Il s'agit ici de la deuxième édition. Une troisième édition considérablement augmentée est parue en 1883. Pierre


SIRET (Adolphe). Dictionnaire historique des peintres de toutes les écoles, depuis l'origine de la peinture jusqu'à nos jours. Pais chez Paul Daffis et A Lacroix, nouvelle édition de 1874. Reliure demi chagrin cerise, dos à nerfs, pièce de titre rouge aux lettres dorées. Format fort In-8. 1155 pages à deux colonnes avec monogrammes dans le texte. Vendu

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