lundi 5 mars 2012

Causerie du lundi de Philippe Gandillet : De l'influence de la maladie sur le caractère par le Docteur Fiessinger…

Je découvre quelques fois sur les rayonnages de la boutique de Pierre, notre librairie tarasconnais, des ouvrages au propos lumineux, à l'esprit sensé, inventifs, pertinents, spirituels et à la rédaction parfaite mais dont la renommée n'a pas été à la hauteur des espérances de leur auteur (sic). La grande considération dans laquelle me tiennent mes lecteurs me permet d'assurer, à coup sûr, que cet écrivain accédera enfin à une reconnaissance méritée si je fais une présentation simple et concise de ses livres, présentation enrichie de quelques extraits qui vont étayer la causerie, bien entendu ! J'ai d'ailleurs découvert dernièrement, par le plus grand des hasards, un écrivain du début du XIXeme siècle (Victor Quelquechose…) qui a écrit un excellent livret de comédie musicale sur "Notre-Dame de Paris". Cet écrivain, bien conseillé, mériterait un petit coup de pouce pour voir son œuvre, enfin présentée dans les vitrines des librairies parisiennes…


L'auteur dont je vais vous parler aujourd'hui est un médecin. Il est le fils de Charles Fiessinger, praticien à Mutzig, et le père de Noël. Fiessinger, médecin et savant, lui aussi. Né Charles-Théophile, Charles Fiessinger (1857- 1942) s'est élevé grâce à son énergie, son dévouement et sa passion au premier rang des praticiens français. Ses études, excellentes dès leur début, ont été malheureusement interrompues en juillet 1870, par le déclenchement de la guerre franco-prussienne.


Il a déployé partout une incroyable activité, aussi bien physique qu'intellectuelle, suivant de nombreux malades et se levant tous les matins vers 4 h, pour s'instruire, rédigeant ses observations, des articles et des ouvrages, notamment des Travaux d'épidémiologie portant sur la grippe infectieuse, ou la scarlatine à Oyonnax et environs (1891). Ces travaux ont été récompensés par l'Académie de Médecine, qui l'a élu membre correspondant en 1896, alors qu'il n'avait pas 40 ans. Parmi ses ouvrages médicaux, dont certains ont connu plusieurs éditions et ont été traduits dans différentes langues, on peut citer: " La thérapeutique en 20 médicaments ", " Vingt régimes alimentaires ", " Le traitement des maladies du coeur et de l'aorte ", "l'hygiène des gens pressés ", etc...


Mais c'est Charles Fiessinger, le philosophe et le moraliste, que nous aborderons ici avec ses maladies des caractères. Si l'on excepte quelques passages, imprégnés d'un esprit patriotique légèrement partisan (il était le médecin et l'ami de Déroulède), vous serez surpris de la pertinence du propos. Cet homme a ma considération et mon appui posthume. Votre dévoué. Philippe Gandillet.


La brutalité allemande : La grossièreté de la nourriture amenant, comme nous l'avons dit, l'alourdissement du grand sympathique, s'unit chez l'allemand à la signification de sa philosophie pour engendrer la brutalité de l'esprit et la sauvagerie des actes…


Le grand sympathique féminin : Chez l'homme, la pensée peut demeurer fixée dans le cerveau. Étant une émotive, la femme lui impose la complication d'un circuit à travers les branches du grand sympathique. La pensée part du cerveau, ébranle les régions irritables du système nerveux viscéral, et revient au cerveau chargée d'ondes émotives et passionnelles…


Ceux qui ont chaud : Si le grand sympathique fonctionne énergiquement chez les deux, quand même l'intelligence est différente. C'est l'activité de la pensée qui vaut la frilosité de l'homme. La femme en général appuie des sentiments véhéments sur des associations d'idées lentes. Elle s'irrite, se bute, se cramponne. Démontrez lui qu'elle a tort, elle ne veut rein entendre. Son opiniâtreté décèle son impuissance ; elle a chaud… L'homme autour de sa colère groupe des jugements qui se heurtent. Il a froid !

FIESSINGER (Docteur Ch). Les maladies des caractères. Etude de physiologie morale. Paris, librairie académique Perrin, 1916. Broché in-8. 271pp. Beau papier, pas de rousseurs. Très bel état. 22 € + port

9 commentaires:

Pierre a dit…

Les bavards sont des gens heureux, les retraités sont des gens heureux. et les retraités bavards ? (je ne dis pas cela pour moi car je n'ai que 57 ans 1/2) Pierre

calamar a dit…

le grand sympathique par ci, le grand sympathique par là... et rien sur le petit antipathique ?

Pierre a dit…

Nous parlions dernièrement, avec une amie, du fait que je sois devenu frileux avec le temps. Apparemment, c'est parce que ça fonctionne en haut ;-)) Pierre

Pierre a dit…

Voilà un homme qui écrit : Elle s'irrite, se bute, se cramponne. Démontrez lui qu'elle a tort, elle ne veut rein entendre. Son opiniâtreté décèle son impuissance !

Heureux homme qui n'a jamais su que des femmes pourraient entrer en politique ;-)) Pierre

calamar a dit…

le plus important : ne jamais douter que l'on a soi-même raison.

Anonyme a dit…

Ce docteur était-il lui même sympathique?
Heureusement que nous ne sommes plus au 19ème, (le laudanum faisait des miracles sur les vapeurs des dames ;-), même si parfois on a l'impression d'être au moyen age, quoique, le femme avait une place plus enviable que la notre : Elle décidait, choississait tout en étant protégée par le seigneur, qui lui demandait son avis (lisez, elle faisait chambre à part à la moindre contrariété et son seigneur n'avait qu'à se tenir à carreau ;-).

Bien à vous,
Bonne journée,
Sandrine.

Pierre a dit…

Les médecins connaissent mieux que quiconque la vrai nature humaine. Il y a eu des changements de mentalité, c'est vrai, mais la consultation donne un bon reflet de l'influence de la physiologie sur notre comportement.

Cet ouvrage a surement des défauts mais ce n'est pas un tissu de mensonges... Pierre

Nadia a dit…

Pierre, si vous liez votre frilosité nouvelle à la météo, je vous l'accorde : vous vivez dans un pays redoutable.
Si vous voulez parler du temps qui passe, c'est vrai aussi : les personnes âgées sont plus frileuses.
Alors quand on conjugue les deux....

Pierre a dit…

Merci pour votre soutien, Nadia ;-)) Je vais m'acheter une bouilloire et boire du thé brulant tous les jours en attendant le redoux... Pierre