vendredi 25 novembre 2011

Livre-boîte par Simier...

Le nom de Simier sonne à l’oreille des bibliophiles un peu comme celui de Hermes ou de Vuitton à l'oreille des puces de vos cartes Gold, aujourd'hui ! René Simier (1772-1843) fut en effet, avec Thouvenin et Purgold, le grand nom de la reliure de la Restauration. Son fils Alphonse Simier (1796-1859), prenant en 1823 la tête de l’atelier du 152, rue Saint-Honoré, perpétua le renom de la maison jusqu’en 1848. Né à Téloché (Sarthe) en 1772, fils d’un meunier, René Simier débuta comme ouvrier dans l’imprimerie mancelle de Maudet. « Monté » à Paris, il se mit à son compte, sans doute vers 1800. Son atelier acquit rapidement de la notoriété puisque Simier reçut le titre de relieur de l’Impératrice Marie-Louise puis, à la Restauration, celui de « relieur du Roi ».


La maison Simier qui comptait, en 1827, 25 ouvriers ou ouvrières travailla, à côté de la production courante, pour des bibliophiles exigeants comme la duchesse de Berry ou le négociant languedocien Louis Médard. En qualité de relieurs du roi, les Simier honorèrent des commandes officielles comme la reliure des ouvrages placés dans la statue de Henri IV rétablie sur le Pont-Neuf en 1818, ou bien celle des livres échangés en 1834 entre les Chambres françaises et le Parlement anglais. La production des Simier qui fut récompensée de nombreuses fois lors des expositions industrielles, était d’une rare perfection technique. À l’aise dans tous les types de décor, les Simier jouèrent un rôle moteur dans les évolutions stylistiques et techniques du temps (Informations de la médiathèque du Mans).


On notera que deux autres relieurs portèrent aussi le nom de Simier : Louis Germain : Ce relieur qui avait fait faillite au Mans en 1827, fit une carrière honorable à Paris. Ayant épousé une parente de Simier, il chercha à capter à son profit l’image de marque de la prestigieuse maison en signant ses reliures « Germain-Simier » et Jean Simier qui était le neveu de René Simier et qui s’installa à Paris en 1844.


L'ouvrage que je vous propose aujourd'hui est signé en queue "Simier, R du Roi " comme il se doit pour les productions de cet atelier. Il a néanmoins cet avantage qu'il ne nécessite pas de longues heures de lecture pour en tirer un bénéfice complet. Cela ne signifie pas, par ailleurs, que le seul plaisir qu'en tirera un acheteur sera visuel… En effet, si un bibliophile peut apprécier une belle reliure ; un bel emboîtage dans ce cas ; c'est l'ensemble des connaissances qu'il possède sur cet illustre relieur, ce que cet exemplaire lui évoque, ce qu'il en fera et la façon dont il le mettra en valeur qui va déterminer sa convoitise éventuelle…


Certains y verront le réceptacle à un ouvrage de Casimir Delavigne au format adapté (Paris, Ladvocat, 1824, grand in-8, 262 pp), d'autres feront ajouter une pièce de titre à l'emboîtage pour une reliure mosaïquée d'un autre auteur, d'autres encore y cacheront leurs bijoux ou leurs valeurs en priant pour que les voleurs ne deviennent jamais bibliophiles…


On peut même imaginer que derrière cet écran se trouve le propriétaire d'un ouvrage en maroquin cerise recouvert d'une reliure signée "Simier", ce même ouvrage qui avait sa place dans l'emboîtage, ce dernier légué par une grand-mère qui l'avait elle-même reçu d'un héritage où chacun s'était servi dans la bibliothèque d'un volume d'exemplaires équivalent !


SIMIER (Relieur du Roi). Emboîtage plein maroquin cerise, 25cm prof / 17cm long / 6,7cm larg. Intérieur matelassé 23,5cm prof / 15,5cm long / 5cm sans frottement. Emboîtement sur papier moiré. Plats avec double filet doré, cerclé aux coins, encadrant une bande de motifs estampés. Dos lisse, filets et roulettes, titre en lettres dorées Théâtre de Casimir Delavigne. Tranches avec encadrement par roulette dorée. Menus défauts de reliure. 280 € + port

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