mardi 31 août 2010

François Guizot. Un écrivain au chevet de la France et au service de l'histoire...


Je n'ai vraiment découvert François Guizot qu'avec avec son dictionnaire des synonymes (le meilleur !). Si l'on évoquait, il y a encore quelques années une "Histoire de France" célèbre, je pensais tout de suite à Michelet et à son incontournable œuvre en 12, non ! 17, non…. (je reviens, je vais vérifier sur les rayonnages !) en 19 tomes chez Marpon et Flammarion qui trônent sur mes étagères. On me les achètera, un jour, peut-être ! ;-)) Mais, au fait, les ai-je présentés ?


Et donc, comme je vous disais, j'ai d'abord apprécié François Guizot pour la qualité de sa plume avant que de le connaître et de faire partager mon admiration pour son travail d'historien. Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Ce qui est énoncé clairement satisfait le lecteur. Ces 7 volumes in-4 superbement illustrés s'acquittent de cette tache avec brio.


Voilà un écrivain quand même gonflé ! Car il faut l'être pour commencer à écrire une "histoire de France" sur la fin de sa vie. L'avantage avec ce type d'entreprise est que l'on a plus de recul pour comprendre et analyser les évènements passés. L'inconvénient est qu'il arrive qu'on ne puisse pas terminer les derniers tomes avant l'arrivée de la terrible faucheuse… L'auteur étant mort pendant la publication du tome IV, le tome V a été rédigé par sa fille, Madame de Witt, d'après le plan et sur les notes de son père. Voilà qui était prévisible. Il en est de même pour les deux derniers volumes qui traitent du 19eme siècle.


François Guizot est né à Nîmes en 1787. Issu d’une famille bourgeoise et protestante dont le père est guillotiné en 1794 sous la Terreur, François Guizot part alors en exil avec sa mère pour Genève, où il reçoit une bonne éducation. Venu à Paris pour étudier le droit en 1805, à 18 ans, il se fait remarquer par ses qualités d’écriture. Il se marie en 1812 avec un écrivain, Pauline de Meulan, qui meurt en 1827, et dont il garde un fils, appelé également François (1819-1837). Veuf, il se remarie en 1828 avec une nièce de Pauline, Elisa Dillon, dont il aura deux filles, Henriette et Pauline, puis un fils, Guillaume (1833). Sa seconde femme meurt peu après… Après de tels événements, on ne peut pas être un mauvais homme.


Député et ministre de l'Intérieur en 1830, ministre provisoire de l'Instruction publique la même année, ministre des Affaires étrangères puis de l'Instruction publique de 1832 à 1837, il fut ambassadeur à Londres en 1840, ministre des Affaires étrangères et président du Conseil de 1840 à 1848. Il restera fidèle à Louis Philippe dans son naufrage…


Orateur politique, critique, grammairien, historien, il fit rétablir l'Académie des Sciences morales et politiques et en fit partie dès sa reconstitution. L'année suivante, il fut admis à l'Académie des Inscriptions et en 1836, il fut élu à l'Académie Française. Après 1848, il joua un rôle politique important qui l'entraîna dans une opposition irréconciliable à l'Empire. Exilé en Angleterre, il mourra en France en 1874.


Cette "histoire de France" que je vous propose se présente sous une belle reliure demi basane verte. Elle est en excellent état. Les illustrations de Neuville sont remarquables et cette édition peut se consulter, même les jours de panne d'Internet… Un cadeau pour une communion, par exemple ? (il faut trouver des arguments qui portent quand on propose des ouvrages de la sorte, aujourd'hui !) Pierre


GUIZOT. F & De WITT. L'histoire de France depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789 & L'histoire de France depuis 1789 jusqu'en 1848. 7 volumes. Paris, librairie Hachette, 1873-1879. Reliure demi-basane verte. Dos à 5 nerfs, pièce de titre et tomaison dorées. In-4 , 578-574-561-570-598-751-789 pp. 5 volumes de l'histoire de France jusqu'en 1789 racontée a mes petits enfants par M. GUIZOT illustrés de gravures dessinées sur bois par de Neuville. Tome 1 - 75 gravures, tome 2 - 66 gravures, tome 3 - 74 gravures - tome 4 -94 gravures - tome 5 - 85 gravures. Le 5eme volume (Louis XV, la Régence, Louis XVI, les Etats-Généraux) est rédigé par Mme de Witt, d'après M.Guizot, son père. Index in fine. 2 volumes de l'histoire de France depuis 1789 jusqu'en 1848 illustrés de gravures dessinées sur bois. Tome 1 – 104, tome 2 – 116. – Quelques rousseurs usuelles sur quelques pages mais bel état d'ensemble avec très peu de rousseurs. Dos insolés mais homogènes....Vendu

lundi 30 août 2010

Causerie du lundi de Philippe Gandillet. "La plus belle bibliothèque du monde".


Il est loin le temps où Remy de Gourmont pouvait nommer les Quais, "la plus belle bibliothèque du monde". Un article récent dans un périodique et une semonce des services de la mairie de Paris aux propriétaires des "boites" nous le rappelle, aujourd'hui. Certains bouquinistes des quais sont à l'amende et pour cause… On peine quelquefois à trouver leurs livres sous les Tours Eiffel !


Installés en plein centre de la capitale, au bord du fleuve, leurs étals sont inscrits au patrimoine de l'Unesco, et leur commerce fait l'objet d'un règlement très strict. Pendant une dizaine d'années, la mairie s'est désintéressée de leur activité jusqu'à ce qu'elle constate des dérives... Autour de Notre-Dame, certains n'hésitaient pas à se spécialiser dans la vente de souvenirs en tout genre. Depuis 2009, la mairie fait la chasse à ce commerce, après avoir tenté de réduire la vente des magazines pornographiques.


« Si ces marchands veulent vendre du souvenir, qu'ils aillent dans des boutiques habilitées pour, et qu'ils payent les charges allant avec. Nous trouverons bien des bouquinistes souhaitant se consacrer au livre » Car leur emplacement appartient à la ville de Paris ! Ils ne payent ni taxe, ni loyer, contrairement aux marchands de souvenirs qui leur font face. La municipalité leur attribue huit mètres de parapets pour qu'ils placent quatre boîtes. En échange, les bouquinistes doivent se conformer à des charges dans l'élaboration et le contenu de ces caissons peints en vert bouteille…


Conséquence : La mairie recherche des passionnés avec un profil précis, « des personnes qui choisissent cette profession pour être libres et faire vivre le livre à travers leur curiosité et leur créativité ». A en croire la centaine de candidatures déposées en février dernier pour 22 places à pourvoir, la profession du livre ancien a encore de l'avenir devant elle. Après avoir autorisé les bouquinistes à liquider leurs stocks de babioles pendant un an, la mairie fera preuve de moins de tolérance dès l'automne. C'est donc avec un plaisir renouvelé, qu'en sortant de l'institut le jeudi, je reprendrai le chemin des quais que j'avais délaissé depuis quelques temps…


Il avait du flair l'ancêtre qui, le premier, s'avisa de placer dans un tel cadre des boites à livres ! C'est dans ces parages que nos bons Bouvard et Pécuchet du livre commencèrent leur modeste activité. Le terme bouquiniste n'apparaît d'ailleurs dans le dictionnaire de l'Académie française qu'en 1789 ! Lieu où Naudé, bibliothécaire de Mazarin, rabattait les bouquins pour son insatiable patron, où Nodier, érudit poivre et sel, accumulait ses savoureuses trouvailles, où le fils du libraire Thibaud dans les vieux livres inconnus cherchait le canevas des romans d'Anatole France, la boite est une cage à souvenirs…


Ô balbutiements touchants de la bibliophilie débutante ! Magistrat, médecin, étudiant, employé, ouvrier, industriel, un jeune homme s'arrête, un dimanche devant les boites et bouquine. Quoique lettré, il n'a aucune notion de ce que peut être un bon livre. Il a chez lui des ouvrages de classe, quelques romans, quelques études historiques et il parcourt au hasard les livres dépenaillés…


Tout à coup, les yeux du jeune lecteur tombent en arrêt sur une couverture illustrée. La date parait d'une extrême vieillesse : 1841. Cela doit valoir bien cher… Puisque le moindre livre neuf se vend 200f, combien faut-il estimer un ouvrage plus que centenaire ? Sur la page de garde, un prix marqué : 20f. Le jeune homme a l'impression d'avoir fait un chopin de première classe ! Il achète sans barguigner et se hâte de rentrer à son domicile. Il bat le bouquin sur le bord de la fenêtre et trois tranches dorées apparaissent. Il époussette méthodiquement mais précautionneusement le 1er plat, le dos puis le deuxième plat et le motif polychrome apparaît dans toute sa splendeur. Le papier est sans rousseur et le nom de l'illustrateur est bien visible au bas des dessins : Job ! Il lui faudra rechercher d'autres ouvrages du bonhomme dans l'avenir…

J'ai aujourd'hui ; quelques années ont passé depuis, vous vous en doutez ; une collection complète des œuvres illustrées par Job dans l'appartement que me fournit l'Institut, sur la place des Vosges, quand je viens faire le dictionnaire… Un jour, je ferai une demande pour la concession d'une "boite" sur les quais de Seine. J'aurai, alors, le temps de lire les livres dont je parle depuis si longtemps dans mes chroniques… Votre dévoué. Philippe Gandillet


DODEMAN Charles. Le long des quais - bouquinistes - Bouquineurs – Bouquins. Les Editions Gallus – Paris. Broché In-8. 3ff, XV, un frontispice, 1f, 224pp, 3ff – 4 dessins de J. Boullaire. Préface de M. Emile le Senne, secrétaire de la société archéologique du VIIIème arrondissement, mort à l'ennemi. Edition originale. Bel état. Papier fragile. 45 € + port

samedi 28 août 2010

Salon du livre de Tarascon


Chers amis,

En général, quand je commence une lettre comme çà, c'est que j'ai quelque chose à vous demander…

Je ne dérogerai pas à la tradition. Voici une affiche et un petit texte de présentation pour les 2emes journées du livre de Tarascon que j'organise lors des journées du patrimoine des 18 et 19 septembre 2010.

Si vous en pouvez poser une dans un lieu de passage, pour des éventuels amateurs de livres anciens, près de chez vous, vous aurez l'assurance de ma profonde gratitude.

Vous venez prendre l'apéro quand vous voulez, bien sûr ! Pierre ;-))

vendredi 27 août 2010

Editions du livre Monte-Carlo. Ouvrages pour bibliophiles ?


" Elles sont bien, ces "petites" maisons d'édition, un peu délaissées... Mornay, Cyral, dans le même genre que Piazza et il y a tout de même des amateurs… "

La réflexion d'un fidèle lecteur du blogue m'a donné l'idée de vous présenter quelques maisons plus ou moins célèbres. Continuons donc notre tournée des éditions de luxe à vocation populaire (le type même du défi insurmontable pour un éditeur) par les éditions du Livre Monte-Carlo.


Nous arriverons rapidement à un écueil qu'il faudra éviter. Confondre les petites éditions numérotées pour bibliophiles des petites maisons d'éditions et les pléthoriques éditions numérotées pour bibliomanes des grandes maisons d'éditions de la fin du 20eme siècle. Vous me direz quand je franchis la barre…


J'ai peu de renseignements à vous fournir sur les éditions du livre Monte-Carlo et je ne les garantis en rien car je n'ai pu les recouper avec d'autres. Je compléterai cet article dans un avenir proche. Si vous avez des informations de votre côté…

L'ouvrage de Zola est, quant à lui, mis en valeur par un illustrateur à la carte de visite incontestable. Louis Icart (1880-1950) commence en tant qu'illustrateur pour cartes postales et produit plusieurs centaines de modèles avant 1910. Il utilise alors la signature d'Helli. Introduit dans le monde de la mode juste avant la grande Guerre, il travaille pour des stylistes, rencontre et épouse Fanny Volmers en 1914. Elle devient un modèle pour plusieurs de ses gravures à l'eau-forte. Ses couvertures de magazine et gravure à l'eau-forte connaissent alors un grand succès et il signe désormais son travail Louis Icart. Dans les années 20, sa popularité monte et ses aquarelles de femmes connaissent le succès, femmes indépendantes et provocatrices caractéristiques de l'après guerre. Il illustre alors de nombreux ouvrages qui connaissent encore aujourd'hui un fort engouement tant en France qu'à l'étranger et qui explique la belle cote des livres qu'il a mis en valeur.


Les exemplaires que je vous présente sont justes d'après guerre. Un des ouvrages a été imprimé à Paris, l'autre à Lausanne et la mention "Monte-Carlo" n'indique en rien que l'éditeur est de la Principauté de Monaco… Des raisons fiscales expliquent sûrement le siège de l'éditeur. J'ai trouvé quelques informations sur les "editions de Monte-Carlo" qui ont été, comme ici, imprimées après guerre mais j'ai peur qu'il s'agisse d'un éditeur homonyme...

Le papier est dans les deux cas de belle qualité (vélin Renage filigrané pour l'un, grand vélin pour l'autre) et la justification du tirage mentionne un tirage à 3000 exemplaires. Les couvertures sont rempliées et les livres sont illustrés par des artistes connus (Touchagues et Louis Icart). Les ouvrages sont présentés sous chemise cartonnée et emboîtage de belle qualité. On pourrait donc être largement satisfait… Mais d'où vient cette maison d'édition ? Pierre


BENOIT Pierre. Koenigsmark. Editions Du Livre, Monte-Carlo, in 8, 1946, 327 pp. Tirage à 3000 exemplaires numérotés sur vélin filigrané sous cartonnage et étui, broché à couverture rempliée. Frontispice couleurs de Touchagues. 44 € + port


ZOLA, Emile (Louis ICART, ill.). Le Rêve. Illustrations de Louis Icart. Monte Carlo: Editions du Livre, 1946 - Tirage à 3000 exemplaires numérotés sur vélin, in-8; 313p, [2p] ; 22 illustrations hors-texte en couleurs, et en-têtes en noir, de Louis Icart. Broché, couvertures rempliées, chemise, étui. Seizième volume de la série des "Rougon-Macquart". Un conte de fées, où la pauvre et belle jeune fille finit par épouser son prince charmant mais "Au sommet du bonheur, Angélique avait disparu, dans le petit souffle d’un baiser." Jolies illustrations de Louis Icart, "portraitiste des élégances féminines ". 52€ + port

mercredi 25 août 2010

Les Editions d’Art Henri Piazza : Oubliées des bibliophiles ?


On peut légitimement s'intéresser aux illustrateurs de la fin du 19eme siècle et du début du 20eme siècle qui ont fait rentrer un grand nombre d'auteurs de cette époque dans le giron bibliophile mais d'autres bienfaiteurs du livre existent qui sont moins honorés. Je vous propose aujourd'hui de donner un coup de projecteur sur un éditeur dont nous sommes redevables. Henri Jules Piazza (1861-1929) était un précurseur de l'édition de livres de luxe illustrés à tirage limité, Les Editions d’Art Henri Piazza, et à cet égard, ses ouvrages font quelquefois partie des belles bibliothèques que nous rencontrons chez nos amis bibliophiles.


Pourquoi ces créations sont-elles souvent, à tort, perçues par les néophytes comme des productions luxueuses et donc élitistes, voire snob? Piazza semble avoir été un homme généreux et altruiste comme en témoigne cette initiative utopiste : En 1922, il crée une nouvelle société, le Livre français: “Société d’édition de chefs-d’œuvre français du conte et du roman en édition de luxe accessibles au grand public“. Le comité de patronage était composé d’écrivains célèbres et le secrétariat général littéraire confié à Edmond Pilon. Les ouvrages conçus et édités par Henri Piazza étaient réalisés en tirage limité, souvent datés et signés par l’auteur et/ou l’illustrateur. Le choix des matériaux pour la couverture, le papier et enfin, le mode de production des illustrations en faisaient des ouvrages de luxe.


Les images étaient placées en hors-texte et étaient reproduites par chromolithographie. Inutile de vous dire que ces merveilles coûtaient une coquette somme et que le commun des français ne pouvait pas s’en offrir en sortant de l’usine, le tout, en pleine crise de l’entre-deux-guerres. Des versions bon marché de ces mêmes ouvrages étaient publiées, mais restaient encore trop inaccessibles pour la tranche populaire des lecteurs. Ainsi, seuls les bourgeois pouvaient posséder et offrir ces ouvrages, à moins qu’ils ne soient l’objet de récompenses scolaires.


Peu à peu, Piazza publie des ouvrages où le texte et l’illustration cherchent à se mêler mais il ne se convertit pas tout à fait à ce nouveau support qui révolutionne le rapport texte image dans la page, contrairement à Paul Faucher, le créateur des Albums du Père Castor chez Flammarion. Henri Piazza, lui, continue de réaliser des ouvrages de luxe où les illustrations hors texte de belle qualité rendent merveilleusement justice au texte choisi. Il continue dans cette voie jusqu’à sa mort en 1929 où la maison d’édition est reprise par son bras droit, Robert Hostater. Depuis, les éditions d’Art Henri Piazza ont été rachetées par les Heures Claires, Édition de livres d’art et de bibliophilie.


On peut donc s’interroger sur cette contradiction récurrente du domaine de l’édition à la belle époque : Comment allier beauté et art populaire accessible ? Assez bizarrement, il aura fallu attendre la fin du 20eme siècle et un désamour certain des lecteurs pour ces ouvrages de luxe, pour que leur côte baisse... et qu'ils répondent enfin à ces deux critères opposés ! Les éditions d'art Henri Piazza ont publié, entre autres, des œuvres de : Franz Toussaint (1879-1955) - Pierre Louÿs - Edgar Allan Poe - René de Segonzac - Charles Guyot - Camille Mauclair - Pierre Benoit - Pierre Loti - Maurice Maeterlinck…


Dans le choix des illustrateurs, Henri Piazza a fait également preuve de goûts artistiques affirmés en sollicitant : Edmund Dulac (1882-1953) - Arthur Rackham (1867-1939) - Kay Nielsen (1886-1957) - Léon Carré (1878-1942) - Georges Barbier (1882–1932) - Carlos Schwabe (1866-1926) - Mario Labocetta - Étienne Dinet (1861-1928)… Voici un petit florilège de six ouvrages, in-12, très élégants et superbement illustrés par ces derniers dans une collection à l'orientalisme art-déco très raffiné. Pierre


LE GOFFIC Charles. La Rose Des Sables. L' Édition d' Art h. Piazza, Paris 1932 - 231 pages en format petit -12. Collection " ex oriente lux ", frontispice en aquarelle inédite en couleurs de Etienne Dinet, ornements décoratifs de Courtois. 
HEROLD. A Ferdinand. La guirlande d'Aphrodite. Recueil d'épigrammes amoureuses. L' Édition d' Art h. Piazza, Paris 1923 - 159 pages en format petit -12. Collection " ex oriente lux ", frontispice en aquarelle inédite en couleurs de Paul Regnard, ornements décoratifs. Dédicace de l'auteur.
SOULIE DE MORANT. G. Trois contes chinois du XVIIeme siècle. L' Édition d' Art h. Piazza, Paris 1926 - 140 pages en format petit -12. Collection " ex oriente lux ", frontispice en aquarelle inédite en couleurs de P. De Pidoll, ornements décoratifs.

DEVILLERS Charles. Les ghazels de Hafiz traduits du persan. L' Édition d' Art h. Piazza, Paris 1922 - 166 pages en format petit -12. Collection " ex oriente lux ", frontispice en aquarelle, ornements décoratifs.
GARCIN DE TASSY. La rose de Bakawali. L' Édition d' Art h. Piazza, Paris 1924 - 146 pages en format petit -12. Collection " ex oriente lux ", frontispice en aquarelle inédite en couleurs de zworkine, ornements décoratifs.
MARTINIE Jean. Contes pahlis. L' Édition d' Art h. Piazza, Paris 1926 - 140 pages en format petit -12. Collection " ex oriente lux ", frontispice en aquarelle inédite en couleurs de P. De Pidoll, ornements décoratifs. Le lot vendu

lundi 23 août 2010

Causerie du lundi de Philippe Gandillet. Comment vivre de sa plume ?


Je reçois, ce matin, par l'entremise de la charmante postière qui officie jusqu'à la librairie de Pierre, un petit courrier qui a retenu toute mon attention.

Il est écrit avec déférence mais on sent en suivant la plume de son auteur, qu'une fougue juvénile anime son poignet. Les lettres sont grandes et harmonieuses, l'écriture est à l'anglaise et il ne faut pas être grand clerc pour deviner que le stylographe utilisé est de belle marque car les mots s'enchaînent sans accroc. En voici la teneur :


Cher Maître,

Quelques légitimes compliments sur mon œuvre littéraire débutent la missive. Je vous en fais grâce…

Comment avez-vous assuré la dignité de votre vie matérielle avant que la littérature n'y suffît ?
Comment avez-vous pu vous dégager de tout ce qui n'était pas la littérature ?
Quels conseils donneriez-vous au jeune homme pauvre qui se croit taillé pour la course mais qui ne saurait pénétrer dans le stade ?

La lettre se termine par des remerciements anticipés pour la bienveillante sollicitude dont je vais faire preuve. Je vous en fais regrâce… La signature est illisible, malheureusement.


La troisième question a été tellement rebattue que je vous renvoie à quelques amis Académiciens qui l'on traitée avec plus ou moins de bonheur. Les deux premières sont indiscrètes mais touchantes. Je crois qu'un peu de sincérité est quelquefois nécessaire dans ce monde de paillettes et tel le grand frère, je me plie aujourd'hui à cet exercice pour que la jeunesse puisse en tirer quelques enseignements bénéfiques…

Chère signature illisible,

La littérature n'a jamais suffi à ma commodité matérielle. Alors, j'ai travaillé dans quelques geôles comme beaucoup d'autres de mes confrères de province.


Ayant été pourvu par la nature d'un physique avantageux, j'ai profité de cette aubaine pour exhiber mon corps d'athlète dans les cabarets alentours. Une de mes spécialités était de me lover autour des anglaises de passage dans une tenue que l'on aurait pu qualifier "d'Adam" si ce n'était l'infime mini-sring qui moulait mes attributs génitaux. Bientôt rejoins par quelques billets de banque langoureusement plaqués sur l'élastique du cache-sexe, je ne voyais dans cette bourse improvisée que le sésame à mes rêveries d'écrivain proclamé. Avec le pain gagné la nuit, il me restait bien assez de temps pour écrire... jusqu'au jour où mon talent de plume fut reconnu. Je décidais, alors, d'arrêter mes exhibitions sexuelles…

Ce n'est, qu'à la suite de la demande express du secrétaire perpétuel de l'Académie Française, que j'ai enfilé une dernière fois mon string alimentaire, il y a peu. C'était pour la réponse au discours de réception de Jacqueline de Romilly. Quelle marrade !


J'ai souvent regretté de ne pas avoir appris un métier manuel qui m'aurait laissé de meilleurs souvenirs. Il y en a d'excellents, de propres et même d'intéressants, parait-il ! Il vaut mieux être typographe que critique littéraire si l'on veut être dégagé de tout ce qui n'est pas de la littérature. Il vaut mieux être pianiste dans un bordel plutôt que professeur de philosophie dans un lycée de province si l'on veut rencontrer des personnalités influentes. Il vaut mieux tenir une librairie ancienne à Tarascon plutôt que d'être chroniqueur au Midi-libre si l'on veut se ménager des parenthèses de loisir intellectuel…

Au risque d'être accusé d'optimisme béat, j'ajoute encore, qu'à mon sens, le talent finit toujours par percer. Vous voilà donc bien armé pour récolter quelques prix littéraires ! Votre dévoué. Philippe Gandillet.


J'ai trouvé sur les rayonnages de la librairie un petit ouvrage que vous pouvez vous acheter pour un coût modeste. C'est un bon investissement qui reprend, en les développant, les idées que je vous ai présentées à l'instant.

Association des courriéristes littéraires des journaux quotidiens. L'Ami du lettré. Année littéraire et artistique pour l924.G. Crès, Paris, 1924, 332 pp. Couverture rempliée et illustrée par Louis Jou. Nombreuses illustrations in et hors texte dont page 32, une illustration de Mathurin Meheut et d'autres gravures et bois originaux de Louis Joseph Soulas, de Louis Moreau, … Texte de Mac Orlan, etc… Fort intéressant pour un bibliophile. Vendu

dimanche 22 août 2010

Les fêtes du Roi René à Tarascon.


3eme jour des fêtes médiévales de Tarascon et toujours beaucoup de monde… J'ai même été obligé de louer les services d'un agent de sécurité pour endiguer le flot de clients qui pensaient que la boutique était un musée annexe du château.


Nous sommes retournés, samedi soir avec mon épouse, sur la place du château pour faire les étals des marchands venus pour l'occasion. Déformation oblige, je suis reparti avec 4 jolis coupe-papiers fabriqués au pays du soleil levant…


A l'occasion, le groupe musical du "Condor" et son gourou flutiste ont repris intégralement le spectacle proposé vendredi soir. La chorégraphie du lac du cygne dansé sur l'air de l'Avé Maria de Gounod, interprété à la cornemuse fut un véritable succès populaire. J'ai pu constater avec plaisir que la danseuse étoile, objet de toute l'attention de mon voisin de droite, vendredi soir, n'avait pas pris une ride depuis la veille ; enfin, pas une de plus !!!


Ce matin, la cité se réveille avec les yeux un peu cernés. Deux nocturnes et deux journées torrides ont asséché les fûts de cervoise et les gosiers des chanteurs. Une grosse sieste collective est programmée pour cet après-midi qu'il faudra préparer par une matinée pas trop agitée…

Bonne journée. Pierre

samedi 21 août 2010

Technique et art de la corrida par Paco Tolosa. Un sujet qui fâche les vaches ?


Je ne suis pas un aficionado, non pas parce que je n'aime pas "Los Toros", "Los matadores" ou la mise à mort d'un animal dans un contexte festif particulier mais parce que je n'arrive pas à faire les "r" avec la langue quand je baragouine espagnol. Çà me vexe !

J'ai passé quelques jours de vacances près de Madrid où ma fille travaillait, il y a près de cinq, et je suis encore révolté qu'aucun tenancier d'auberge espagnole ne m'ait servi, une seule fois, de jus d'orange (naranja) sous le fallacieux prétexte que je n'arrivais pas à m'exprimer de façon claire et intelligible voix dans la langue de Cervantès... Résultat : 10 jours de jus de pêche et une incroyable rancœur envers ses habitants ;-))


Ceci ne veut pas dire que je n'ai jamais assisté à des corridas. En tant que vétérinaire (mon activité précédente), j'ai plusieurs fois attendu que la bête soit morte pour pratiquer un examen succinct avant son arrivée à l'abattoir afin de délivrer le certificat d'abattage d'urgence (il était plus que temps, me direz-vous !) qui permette son entrée dans l'établissement qui allait procéder à la commercialisation de sa viande.

C'est une tradition comme une autre. La viande nécessite un temps de ressuage (ramollissement en chambre froide) qui va permettre aux chairs d'être tendres (5 à 7 jours pour un bœuf) sauf si elle est cuisinée très rapidement après son décès ; dans l'absolu, la viande prise sur le vivant serait de qualité ; où si elle a subi un effort physique qui a déjà libéré tout l'acide lactique responsable de sa rigidité. Nous sommes dans ce dernier cas. Donc, je signe et les aficionados peuvent se régaler…


A cet égard, si un taureau ne jouait pas le jeu (c'est une tournure de phrase ambiguë, je le concède), et s'il ne se battait pas avant d'être traversé par le sabre qui va sectionner sa moelle et perforer ses poumons, vous auriez toute chance que la "Gardianne" que vous commanderez dans l'auberge espagnole (qui ne veut pas me servir de jus d'orange parce que je n'arrive pas à rouler les "r", je le répète) après la corrida soit difficile à mastiquer. Amusant non ?


Mais je m'égare.

En fait, pendant les Corridas ou les Novilladas (la même chose mais avec un sabre qui tremble), je restais souvent avec les cuisiniers qui préparaient la Paella géante. Avez-vous jamais assisté à la préparation d'une Paella géante ? C'est impressionnant !

Cependant, l'art Paellamachique ayant subit une évolution sensible depuis quelques années, et la cuisine s'étant enrichi de suertes nouvelles et de nouveaux ingrédients, il me parait indispensable de développer ce sujet dans un futur billet…


Mais je m'égare encore,

Je l'ai dit, si je ne suis pas un "aficionado", je ne suis pas opposé à la corrida. Elle est une tradition qui puise ses racines dans un passé lointain et qui répond à des lois bien plus exigeantes que la barbarie des champs de bataille. Simplement je ne suis pas espagnol et j'ai un problème pour rouler les "r", vous l'ai-je dit ? ;-)) Pierre


LAFRONT Auguste (Paco TOLOSA) Technique et Art De La Corrida - Nouvelle Édition, Revue et augmentée. Reproduction De Photographies. Imprimerie Ouvrière Toulouse 1947 In-8 Broché Couverture Souple Avec Photo Ed. Limitée Numérotée 208 pages dont un état signalétique des taureaux d'après leur robe et leur armure et un glossaire tauromachique - Nombreuses reproductions de photos, en NB, sur les techniques de l'Art tauromachique - Avant-Propos de Paco TOLOSA - On trouve dans cet ouvrage l'essentiel des connaissances nécessaires à l'intelligence de L'Art tauromachique - Exemplaire sur Papier Bouffant, Planches sur Papier Surglace, Portant le N° 211 (N°s 11 à 460) - Ouvrage dédicacé par l'auteur – Traces anciennes de mouillures très claires en bas de l'ouvrage qui expliquent son estimation basse- Papier jauni mais nous sommes en 1947. Exemplaire en bonne condition, néanmoins. Envoi De L'auteur. Vendu